Tout savoir avant France-Jamaïque 

Trois jours après l’ouverture de la Coupe du monde féminine en Australie et Nouvelle-Zélande, les Bleues d’Hervé Renard lancent leur tournoi face à la Jamaïque, ce dimanche (12 heures, en direct sur M6). 

 LE CONTEXTE 
L’Australie, c’est parti !

Voilà l’Équipe de France féminine à l’aube d’ouvrir son Mondial. Les jours qui précèdent sont souvent les plus longs mais les Bleues ont pris leur mal en patience cette semaine et continué à travailler pour finaliser leur préparation. Battue lors de leur dernier match par l’Australie (0-1, le 14 juillet), l’un des pays hôtes du Mondial, elles ont quitté Melbourne samedi pour rallier Sydney et s’installer dans leur camp de base. Situé au nord-ouest de Sydney à Castle Hill et à 10 minutes du terrain d’entraînement de Valentine’s Park, l’établissement est entièrement privatisé. Il propose de beaux espaces (grand restaurant, espace de soins, salles de vie et de matériel, jardins extérieurs…) et a été adapté afin de répondre à leurs besoins.

Les Bleues à l'entraînement vendredi (photo Simon MORCEL / FFF).

Mardi, elles ont pu profiter d’une journée libre. « C’était le meilleur moyen de switcher avec la préparation et de passer en mode Coupe du monde, a expliqué la gardienne Pauline Peyraud-Magnin. Ça nous a fait du bien, on a pu couper et visiter Sydney, c’était cool. » Jeudi, la délégation a suivi l’ouverture de la compétition, notamment Australie-République d’Irlande (1-0) pendant le dîner conclu avec l’anniversaire de Wendie Renard, qui a fêté ses 33 ans. « Enfin, ça fait un moment qu’on attend (la Coupe du monde) quand même », savoure l’attaquante Viviane Asseyi. « L’Australie, ça y est, c’est parti pour elles mais aussi pour nous, on va suivre les matches attentivement, on a fait des petits pronos, raconte la milieu Amel Majri. Bon, j’ai eu faux sur le premier (la Nouvelle-Zélande l’a emporté 1-0 face à la Norvège) mais la plupart des joueuses aussi ! Je regarde tout car j’aime trop le foot et c’est un adversaire qu’on pourrait rencontrer. » 

 LE MATCH 
Des débuts sans De Almeida ni Bacha

Avant Brésil-Panama lundi, les Bleues lancent les hostilités dans le groupe F ce dimanche 23 juillet face à la Jamaïque (12 heures, en direct sur M6), une confrontation inédite dans l’histoire. « Après plus de 30 jours de préparation, on a hâte que cette compétition commence. Elle débute par un match qui sera loin d’être facile mais on s’est bien préparé, estime Hervé Renard. À nous de l’aborder dans les bonnes conditions psychologiques et de remporter ce premier match qui est toujours très important. » Le sélectionneur devra composer sans la défenseure Élisa De Almeida, forfait à la suite d’un coup reçu à un mollet jeudi à l’entraînement : « Elle ne pouvait pas poser le pied par terre, c’était compliqué. Aujourd’hui (samedi), ça va mieux. » Les nouvelles de Selma Bacha, touchée à la cheville gauche contre les Matildas, sont bonnes : « Elle va de mieux en mieux, accélère, tout est parfait. On a eu très peur donc on est très heureux qu’elle ait retrouvé le sourire et la forme. On ne prendra pas de risques demain (dimanche) mais selon toute vraisemblance, elle devrait être là contre le Brésil. »

Huit mois et un jour après l'entrée en lice de l'Arabie Saoudite contre l'Argentine au Mondial 2022, Hervé Renard va connaître son premier match en Coupe du monde féminine avec la France (photo SUSA / ICON SPORT).

Une affiche face à la Seleçao de Pia Sundhage et Marta dans six jours qui aura, déjà, des allures de finale pour la tête du groupe. Sous réserve de réussir ses débuts. « Il va falloir beaucoup mieux démarrer contre la Jamaïque que contre l’Australie, il y avait des circonstances atténuantes mais on s’est fait bousculer d’entrée et on n’a pas répondu, souligne Hervé Renard. C’était une alerte qui prouve qu’il faut toujours être prêt et mobilisé. On va aussi prendre référence sur les premiers matches de cette Coupe du monde : Canada-Nigeria (0-0) et Australie-Irlande étaient très serrés, avec beaucoup d’intensité et de duels, ce sera un peu le même genre de match. » Hier encore, l’entrée en lice des Championnes d’Europe anglaises, difficiles vainqueures d’Haïti sur un penalty (1-0), a rappelé qu’il n’y avait pas de match facile, surtout face à de potentiels outsiders. La Jamaïque a le profil.

 L’ADVERSAIRE 
Les Reggae Girlz comptent sur leur « Shaw » 

Nommé sélectionneur en juin 2022, Lorne Donaldson a réussi à qualifier l’équipe nationale pour sa deuxième phase finale de Coupe du monde. La Jamaïque a en effet terminé troisième du championnat de la CONCACAF 2022. 43ème nation au classement FIFA (la France est 5ème), elle espère faire mieux que lors de sa dernière participation en 2019 (voir chiffre ci-dessous) et décrocher un premier succès. « C’est un groupe difficile mais il suffit que nous parvenions à faire un résultat contre l’une des équipes et tout sera remis en question, a déclaré Donaldson dans un entretien à la FIFA. C’est ce que nous allons tenter de faire. C’est comme ça que commencent les belles histoires. À nous de faire en sorte de changer le sens du récit. Ce n'est pas quelque chose qui nous fait peur. » 

La sélection jamaïcaine à l'entraînement (photo Twitter @jff_football).

Le principal atout des Reggae Girlz s’appelle Khadija Shaw. L’attaquante de Manchester City, qui a inscrit plus de 30 buts cette saison, s’est révélée en Europe lors de son passage aux Girondins de Bordeaux (2019-2021). Avant de rejoindre l’Angleterre, elle avait terminé meilleure buteuse de D1 Arkema en 2020-2021 avec 22 réalisations en 20 matches ! Des statistiques qui lui avaient valu le trophée de meilleure joueuse du mois en octobre 2020 et janvier 2021. « Elle est formidable, elle a été bien formée et a soif de buts, détaille Donaldson. Elle comprend très bien le jeu et a conscience de la manière dont elle joue. » « Elle a un profil particulier, c’est une attaquante redoutable, mes joueuses la connaissent bien, il va falloir être attentives à elle et aussi sur les côtés avec leur vitesse notamment sur les contre-attaques et dans les transitions, analyse Hervé Renard. On est prévenu. »

 LA DÉCLA 

« C’est ma quatrième Coupe du monde, je ne suis pas la seule à être la plus expérimentée dans ce groupe, on est plusieurs. On a un bon mélange avec de jeunes joueuses très prometteuses qui apportent leur fougue de façon très naturelle. J’espère qu’on va réaliser un bon match afin de bien entamer cette compétition. »

Wendie Renard, défenseure et capitaine des Bleues

 LES CHIFFRES À CONNAÎTRE 

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