U18

« Une expérience vraiment incroyable »

dimanche 26 novembre 2023 - 23:51 - R. R.
Joachim Kayi Sanda

Joachim Kayi Sanda, le capitaine des U18 français, nous fait partager le quotidien des demi-finalistes de la Coupe du Monde, teinté de joie et d’ambition.

Joachim Kayi Sanda est un capitaine heureux, serein et raisonnablement ambitieux. En Indonésie, le défenseur central de Valenciennes prépare avec ses copains de la génération 2006 une demi-finale de Coupe du Monde U17. S’il se refuse à voir plus loin que ce match face au Mali mardi (13 heures), il admet nourrir le secret espoir de soulever le trophée, presque six mois après la cruelle défaite en finale de l’Euro face à l’Allemagne (0-0, 4-5 aux t.a.b.)

Toute l'actualité de la génération 2006

Le résumé de France - Ouzbékistan (1-0, quart de finale)

Le résumé de France - Sénégal (0-0, 5-4 aux t.a.b., huitième de finale)

« L’Equipe de France en demi-finale de la Coupe du Monde, c’est une surprise ou vous vous y attendiez ?
Ce groupe s’est formé en U16. En l’espace de trois années, nous avons appris à nous connaître, à travailler ensemble. On s’entend très bien tous ensemble. Dans ce groupe, il n’y a que de la joie, de la bonne humeur, aucune tension. Des liens se sont créé. Sur le terrain, il y a un prolongement. Disons que l’ambition qui nous habite a grandi avec le temps. Avant de jouer l’Euro par exemple, je n’aurais pas imaginé participer à une finale de Coupe du Monde. Maintenant, on se dit : ''Pourquoi ne pas aller au bout ?'' Depuis la saison passée, nous n’avons perdu qu’un seul match, face à l’Allemagne (1-3, en phase de groupe de l’Euro 2023).

Jouer en Indonésie nécessite de s’adapter à un environnement complètement différent…
Jouer une Coupe du Monde, c’est vivre une expérience de très haut niveau. On a digéré le décalage horaire (6 heures de plus qu’en France) et on a dû s’adapter à un autre climat, plus humide, plus lourd qu’en Europe. Cette expérience va nous servir pour la suite. Peut-être aura-ton la chance de vivre d’autres grandes compétitions plus tard.

Vous avez déjà la sensation que cette expérience vous a grandis ?
On grandit tous les jours mais ici, je prends, à titre personnel, une maturité que je n’avais pas forcément avant. L’équipe a su être intelligente sur certains matches, en apprenant à tenir les scores quand c’était nécessaire. On apprend à être solide.

Jouer une Coupe du Monde sans prendre de but, c’est un rêve. Et on veut le prolonger jusqu’au bout.

 

Vous n’avez encaissé aucun but depuis le début de la compétition. Le clean-sheet est votre marque de fabrique, non ?
Oui, c’est un challenge à chaque match. Avant d’entrer sur le terrain, on se dit qu’on ne veut pas prendre de but. Les défenseurs, le gardien mais aussi toute l’équipe. Jouer une Coupe du Monde sans prendre de but, c’est un rêve. Et on veut le prolonger jusqu’au bout. Sur le terrain, tout le monde se donne à fond. On ne fait pas tout bien mais quand l’état d’esprit est au rendez-vous, souvent le résultat suit. C’est une grosse force chez nous.

Vous avez sorti le Sénégal aux tirs au but en huitième de finale (0-0, 5-4), l’Ouzbékistan sur la plus petite des marges grâce à un but dans les dernières minutes. La tension monte. Le ressentez-vous ?
Forcément car c’est un match de Coupe du Monde. A 0-0, on a pu commencer à s’agacer. Mais quand on est arrivé à trouver la faille face à l’Ouzbékistan, on a fait comme d’habitude : nous sommes restés soudés et nous avons tenu le score. Pour les penaltys face au Sénégal, on restait sur une défaite dans cet exercice en finale de l’Euro. Les penaltys, nous les avons travaillés à la fin des entraînements en Indonésie depuis la phase à l’élimination directe. C’est toujours un travail collectif qui est récompensé.

Êtes-vous fiers de votre parcours ?
Nous sommes toujours fiers. D’abord, de représenter le maillot français. Aller dans le dernier carré, c’est incroyable. Il faut en profiter tout en restant concentrés.

Le coach travaille jour et nuit pour nous. Avec son staff. On fait tout, de notre côté, pour continuer le plus loin possible et lui rendre la confiance qu’il nous transmet.

Décrivez-nous votre relation avec Jean-Luc Vannuchi, votre entraîneur.
Une relation de grande proximité, basée sur la franchise. Il nous recadre quand il faut nous recadrer, il rigole quand il faut rigoler. Il est avec nous depuis les U16. Ses méthodes, on les connaît. Nous ne sommes pas en terre inconnue avec lui. Le coach travaille jour et nuit pour nous. Avec son staff. On fait tout, de notre côté, pour continuer le plus loin possible et lui rendre la confiance qu’il nous transmet. Prendre le temps d’analyser son match, le jeu de l’adversaire, avec les analystes vidéo, ça nous aide tous. Ça peut débloquer des matches, comme l’étude des phases arrêtées, par exemple. Contre la Corée, ça a payé.

Que vous inspire le Mali, que vous allez rencontrer en demi-finale ?
Ça peut nous rappeler le Sénégal. On a déjà joué deux équipes africaines. Ces équipes ont un jeu différent, basé sur l’intensité et la vitesse. On va garder notre jeu et tout faire pour les battre.

Pensez-vous déjà à une éventuelle finale ?
Pas du tout. Nous prenons match par match. La finale, c’est trop tôt pour en parler.

Si vous deviez retenir une image de cette Coupe du Monde.
Les spectateurs dans le premier stade à Jakarta. Il y avait beaucoup de monde, 15 000 personnes environ. L’ambiance était incroyable. On a compris la différence avec nos matches en club. On ne l’oubliera jamais.

Vous avez le temps de penser à l’école ?
Je suis en Terminale STMG. Il ne faut pas croire. On arrive à travailler. On a des cours tous les jours sauf les jours de match. Le responsable de la scolarité nous organise des petits quizz. En travaillant nos devoirs, nous renforçons les liens entre nous. Dans ce groupe, il n’y a que des bonnes personnes, ouvertes à la discussion. On vit une expérience vraiment incroyable. »

Photo FIFA via Getty Images

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