Tout savoir avant France - États-Unis
Quatre jours après leur succès face à l’Angleterre (3-1), les Bleues accueillent mardi soir au Havre (21h10, W9) les championnes du monde américaines. Un premier affrontement depuis le quart de finale du Mondial féminin 2019.
LE CONTEXTE
Focus sur la récup’
Dans la foulée de leur victoire contre les Anglaises en amical (3-1) et après avoir satisfait aux obligations médiatiques, les joueuses ont quitté Caen pour rallier leur camp de base situé à Deauville dans la nuit de vendredi à samedi. La matinée laissée libre le lendemain leur a permis de se reposer avant d’axer le travail du week-end sur la récupération, d’autant que le choc face à l’Angleterre avait été musclé. Samedi, après un échauffement mêlant l’ensemble du groupe, les titulaires de la veille ont effectué une séance allégée pendant que les remplaçantes ont travaillé athlétiquement. Ménagée vendredi pour des douleurs musculaires, Estelle Cascarino a pu reprendre normalement. Dimanche, l’entraînement s’est déroulé sous le soleil normand et la bonne humeur était au rendez-vous. Il faut dire que la belle prestation face à l’Angleterre a permis de tirer des enseignements positifs (voir l’enjeu) et de préparer au mieux la réception des États-Unis, doubles championnes du monde en titre et… dernière équipe à avoir battu la France lors des quarts de finale de la Coupe du monde féminine (1-2, le 28 juin 2019). Pour ces retrouvailles amicales, Corinne Diacre, la sélectionneure, a ses vingt-cinq joueuses à disposition.
L’ENJEU
Un test pour se situer
Ne leur parlez pas de revanche car la tendance n’est pas à regarder dans le rétroviseur mais plutôt droit devant. « Ce sera un tout autre match, le contexte est différent, juge la défenseure Aïssatou Tounkara, remplaçante lors du quart de finale. Elles préparent les Jeux Olympiques. Quant à nous, on a à cœur de réaliser un gros match pour se jauger par rapport au travail réalisé depuis quasiment deux ans. » Les Bleues ont décroché leur billet pour le Championnat d’Europe 2022 (du 6 au 31 juillet) et entameront, en septembre, les qualifications à la Coupe du monde 2023. Elles voient donc dans cette opposition un second test d’envergure quatre jours après la confrontation face à l’Angleterre, 6e nation mondiale. Un dernier match où « l’esprit collectif » a été salué par Corinne Diacre : « J’ai aimé cette solidarité et les efforts qu’elles ont faits. Il y a eu des moments difficiles et on a commis des erreurs. Malgré tout, on a réussi à contrer les tirs adverses. Il y avait toujours une jambe, un pied, une tête – sans parler de Pauline Peyraud-Magnin – pour stopper ou dévier les ballons. C’est cette force collective qu’on est allé chercher. » Et qu’il faudra retrouver mardi au Stade Océane pour rivaliser.
Aïssatou Tounkara en conférence de presse lundi (photo Guillaume BIGOT / FFF).
Au-delà du palmarès, les USA présenteront une équipe plus expérimentée que les Bleues, privées de plusieurs joueuses (Renard, Karchaoui, Henry, Bilbault, Majri, Delphine Cascarino, Matéo, Dufour). Des absences qu’elles ont su surmonter. « Quand on n’a pas l’expérience, il faut s’appuyer sur autre chose, résume la sélectionneure. Vendredi, on s’est appuyé sur nos forces collectives et de combattantes. C’est passé sur un match. Cela suffira-t-il sur un deuxième ? On va tout faire pour. » Dans l’attitude aussi, la coach a remarqué du changement : « Il y a eu une forme de libération de certaines, par la parole notamment la capitaine (Marion Torrent), les vices-capitaines ou Pauline Peyraud-Magnin. Mais aussi des gens qu’on entend d’habitude peu à l’extérieur. J’ai entendu une Marie-Antoinette (Katoto) communiquer. Les filles ont pris ce match à bras-le-corps. Elles avaient envie de faire quelque chose ensemble. » Nul doute que ce mardi soir aussi.
L’ADVERSAIRE
« The best » mais…
Les États-Unis, doubles championnes du monde en titre, figurent au 1er rang du classement mondial féminin. Victorieuses de leur SheBelieves Cup en février (photo ci-dessous), les Américaines sont en route pour Tokyo où elles tenteront, cet été, de récupérer la médaille d’or olympique glanée par l’Allemagne au Brésil en 2016 après trois couronnements d’affilée (2004, 2008, 2012). Mis à part sur le banc où Vlatko Andonovski a succédé à Jill Ellis, l’équipe américaine a peu changé depuis le sacre à Lyon à l’été 2019. Composée de joueuses talentueuses et expérimentées – Carli Lloyd a honoré, samedi en Suède, sa 300e sélection –, elle évolue dans un 4-3-3 où la menace peut venir de partout. Avant l’amical à la FriendsArena de Solna, les coéquipières de Megan Rapinoe restaient sur seize succès d’affilée. Mais elles ont été accrochées par des Suédoises, passées tout près de l’exploit. C’est Megan Rapinoe, sur un penalty en fin de match (1-1, 87e), qui a permis à la sélection américaine d’étirer son invincibilité (38 rencontres, voir chiffre). « Même si elles ont fait ce qu’elles pourraient appeler un mauvais résultat dans leur préparation aux Jeux Olympiques, jouer la France est un match important. Comme pour nous, jouer les États-Unis. Il va falloir se méfier de tout. C’est une équipe complète, très expérimentée a contrario de la mienne », reconnaît Corinne Diacre, qui a prévu de faire quelques changements en fonction du système qu’elle et son staff auront choisi de mettre en place.
Carli Lloyd et Megan Rapinoe lors du succès face à l'Argentine (6-0) durant la SheBelieves Cup 2021 (photo Gregg NEWTON / AFP).
LA DÉCLA
« On ne décide pas de la programmation. J’espère qu’il y aura du monde derrière la télé car ça reste un match très intéressant et diffusé sur une chaîne gratuite (sourires) ! »Aïssatou TOUNKARA, défenseure de l’Équipe de France Féminine, interrogée sur l’horaire du match, prévu en même temps que le quart de finale retour de Ligue des champions Paris Saint-Germain – Bayern Munich.