Le parcours des Bleus à l'Euro 2000

De la démonstration inaugurale face au Danemark à Bruges à la finale haletante contre l'Italie à Rotterdam, retour sur le parcours victorieux des Bleus à l'Euro 2000.

Une balade pour démarrer 

Roger Lemerre aligne une équipe en 4-3-3 avec ses titulaires habituels en défense et une attaque composée d'Henry à gauche, Djorkaeff à droite et Anelka en pointe. Ce dernier est à l'origine de l'ouverture du score : s'il perd son face-à-face avec Peter Schmeichel, Laurent Blanc a bien suivi et permet aux Bleus de concrétiser leur domination. Si les Français sont devant, Lemerre décide de réorganiser son équipe, sortant Djorkaeff au profit de Vieira afin de rebasculer sur un 4-4-2 avec trois récupérateurs et Zidane en meneur de jeu. L'effet est quasi immédiat : Zidane sert Henry qui s'en va tromper Schmeichel peu après l'heure de jeu, avant que Vieira n'offre à Wiltord le 3-0 dans les arrêts de jeu. 

Deuxième victoire et qualification

Pour leur second match dans la compétition, les Bleus conservent le 4-4-2 de la seconde mi-temps contre le Danemark afin de contrer la puissance physique des Tchèques. Buteur face aux Danois, Thierry Henry remet ça dès l'entame de match en profitant d'une erreur de la défense adverse, mais cette fois la République tchèque revient peu avant la pause sur un penalty de Karel Poborsky. Pas de quoi affoler les Tricolores qui reprennent les devants grâce au duo Djorkaeff-Henry : le premier lance le second dans la profondeur qui lui remet le cuir dans la surface. Les coéquipiers de Deschamps gèrent la fin de match et remportent une deuxième victoire en autant de rencontres, synonyme de qualification pour les quarts de finale. 

Un accroc synonyme de deuxième place

Troisième et dernier match de poule pour les Tricolores qui affrontent les Pays-Bas, co-hôtes de la compétition et également vainqueurs de leurs deux premières rencontres. Dans l'optique du quart de finale, Roger Lemerre décide de faire tourner largement son équipe. Pourtant les Bleus sont devants à la pause grâce à Christophe Dugarry et David Trezeguet (Patrick Kluivert égalisant entre temps pour les Néerlandais). Mais au retour des vestiaires, la France craque sur un coup franc lointain de Franck De Boer et un but à bout portant de Boudewjin Zenden peu avant l'heure de jeu. Ce sont les Pays-Bas qui terminent premiers du groupe D, les Bleus retrouveront l'Espagne en quarts de finale. 

Et Raul manqua son penalty

Premier match à élimination directe pour les Bleus qui optent à nouveau pour le 4-4-2, Djorkaeff et Zidane évoluant derrière le duo Henry-Dugarry. Et les deux meneurs de jeu ne vont pas tarder à éblouir la rencontre de leur classe. Zinédine Zidane ouvre le score sur un coup-franc aux vingt-mètres, consécutif à une faute d'Agustín Aranzabal sur Djorkaeff, qui ne laisse aucune chance à Santiago Cañizares. L'Espagne revient sur un penalty de Mendieta mais Youri Djorkaeff redonne l'avantage aux Bleus juste avant la pause sur une sublime frappe du pied droit. La seconde période est accrochée, et la dernière munition est en faveur des Espagnols : Fabien Barthez accroche Abelardo Fernandez dans la surface, Pierluigi Collina désigne le point de penalty. C'est le Madrilène Raul qui se présente cette fois, mais sa tentative s'envole dans le ciel de Bruges : les Bleus sont en demi-finale.

Bixente Lizarazu lors du quart de finale face à l'Espagne (Crédit Patrick HERTZOG/AFP).

Le récital de Zidane

Des grands matches, la carrière de Zinédine Zidane en est remplie, mais cette demi-finale face au Portugal est sûrement l'une des plus belles partitions jamais rendues par le numéro 10 tricolore. Pourtant, la rencontre démarre mal pour des Bleus empruntés et menés au score dès la dix-neuvième minute après un but de Nuno Gomes. Mais portés par leur meneur de jeu, les Tricolores égalisent au retour des vestiaires par Thierry Henry, bien servi par Anelka. Dos à dos au terme du temps réglementaire, les deux équipes ne parviennent pas à se départager en prolongation ... jusqu'à la 117e minute où Abel Xavier repousse de la main une tentative de Sylvain Wiltord. Zinédine Zidane prend ses responsabilités, trompe Vítor Baía et envoie le ballon dans la lucarne. La France est en finale !

Le penalty de Zinédine Zidane (Crédit Olivier MORIN/AFP).

Une finale de rêve

En finale, les Français retrouvent l'Italie, tombeurs en demi-finale des Pays-Bas (0-0, 3 tab 1). Les hommes de Dino Zoff, alignés en 5-3-2, s'appuient sur une défense de fer (seulement deux buts encaissés jusqu'ici) et sur leurs talents offensifs (Totti, Delvecchio, Del Piero). Roger Lemerre relance alors son 4-3-3 avec deux récupérateurs et deux ailiers (Dugarry et Djorkaeff) pour inquiéter Toldo. Si les deux équipes ne parviennent pas à marquer en première période, les Italiens ouvrent peu avant l'heure de jeu par Delvecchio. Lemerre tente le tout pour le tout pour revenir, fait entrer Wiltord, Trezeguet ou encore Pirès en lieu et place de Lizarazu, mais l'Italie tient bon et semble se diriger vers un second titre de champion d'Europe après celui de 1968 ... jusqu'à la 94e minute. Sur un long dégagement de Barthez, Trezeguet dévie de la tête pour Wiltord qui ajuste Toldo du pied gauche : les Bleus n'ont pas abdiqué et arrachent une prolongation. Les Italiens, sonnés de devoir encore batailler pour un sacre qui leur tendait les bras, ne se releveront pas. Et à la 103e minute, après un festival de Robert Pirès sur l'aile gauche, le Marseillais centre au point de penalty pour David Trezeguet qui catapulte le ballon dans la lucarne du pied gauche. Roger Lemerre traverse le terrain les bras en l'air : ses Bleus l'ont fait !

Sylvain Wiltord et David Trezeguet, les deux buteurs français en finale de l'Euro 2000 (Crédit Patrick HERTZOG/AFP)

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