COUPE DE FRANCE

FC Nantes, aux trois-huit

jeudi 5 mai 2022 - 09:00 - Richard LOYANT
Nantes-Calais Landreau Becque Coupe de France 2000

Aux abonnés absents de l’épreuve durant ses vingt premières années d'existence, le FC Nantes s’est depuis rattrapé en disputant huit finales, dont trois victorieuses en 1979, 1999 et 2000.

Né au cœur de la Seconde guerre mondiale et membre régulier de l’élite du football français depuis les années 1960, le FC Nantes, au jeu si souvent salué et grand pourvoyeur d’internationaux tricolores, a mis plusieurs décennies avant d’apprivoiser la « Vieille Dame ». Son éveil dans la compétition survient avec une demi-finale en 1964, suivie de trois finales infructueuses (1966, 1970, 1973).

La Coupe se laissera séduire une première fois en 1979, avant de se refuser aux Canaris à deux reprises, davantage charmée par un nouveau venu appelé Paris Saint-Germain (1983, 1993). Les Nantais parviendront néanmoins à la reconquérir (1999, 2000), sans parvenir ensuite à dépasser le dernier carré des prétendants (demi-finales 2001, 2004, 2006, 2007 et 2019). Jusqu’à ce retour en finale cette saison, vingt-deux ans après la précédente.

8
finales jouées par le FC Nantes depuis sa fondation le 21 avril 1943
3
Coupes de France remportées (1979, 1999, 2000)
10
buts inscrits en finales (moyenne 1,25) pour treize encaissés (1,63)

1979 : AU QUATRIÈME ESSAI

Loïc Amisse et Gilles Rampillon (photo Michel BARRAULT/ICON SPORT).

Favori de sa quatrième finale face à une étonnante AJ Auxerre (Division 2) disputant elle sa première, Nantes doit s'employer pour réaliser cette première conquête et le doublé Coupe-championnat. Idéalement lancés par Éric Pécout (11e), les Canaris se heurtent à la résistance de plus en plus affirmée des Icaunais.

Les Auxerrois entament la seconde période de la meilleure des manières en égalisant sur un coup de tête de leur capitaine et maître à jouer Serge Mesonès (49e). La prolongation leur sera fatale, victimes de deux nouveaux buts de Pécout, auteur d’un triplé historique (104e, 120e), avant la conclusion d’Oscar Muller (113e). Nantes décroche ainsi au forceps sa première Coupe de France.

Photo Gérard BEDEAU/ICON SPORT

Faits et chiffres

  • Triplé inédit en finale pour Éric Pécout (photo ci-dessus), exploit qu’un seul autre joueur réussira après lui, Jean-Pierre Papin avec l’Olympique de Marseille en 1989. 
  • Première des cinq finales arbitrées par Michel Vautrot (1979, 1982, 1983, 1984, 1987), un record inégalé.
  • Quatre jours de disparition du trophée, dérobé dans la nuit du 8 août 1979 par des syndicalistes pour médiatiser leur combat en faveur de la sidérurgie lorraine, avant de le restituer le 12 août.

Fiche technique

62e édition : samedi 16 juin 1979 au Parc des Princes (46 070 spectateurs).
FC Nantes (D1)-AJ Auxerre (D2) 4-1 ap (1-1).

Arbitre : Michel Vautrot
Buts : Éric Pécout (11e, 104e, 120e), Oscar Muller (113e) pour Nantes ; Serge Mesonès (49e) pour Auxerre.

FC Nantes : Jean-Paul Bertrand-Demanes – Maxime Bossis, Patrice Rio (Raynald Denoueix, 85e), Henri Michel (cap), Thierry Tusseau – Oscar Muller, Omar Sahnoun, Gilles Rampillon – Victor Trossero (Bruno Baronchelli, 61e), Éric Pécout, Loïc Amisse. Entraîneur : Jean Vincent.

Photo Gérard BEDEAU/ICON SPORT

AJ Auxerre : Marian Szeja – Lucien Denis, Olivier Borel, Christian Roque, Jean-Paul Noël – Dominique Cuperly, Paul Brot, Serge Mesonès (cap) – Jozef Klose, Jean-Marc Schaer (André Truffaut, 78e), Philippe Delancray (Gérard Hallet, 106e). Entraîneur : Guy Roux.

Photo Michel BARRAULT/ICON SPORT

1999 : VINGT ANS APRÈS

Photo Alain GADOFFRE/ICON SPORT

Seul survivant des clubs de Division 1 en quarts de finale, le FC Nantes va peiner pour s’adjuger un deuxième trophée, confronté à une formation de Division 2 renouant avec ses plus belles heures. Le CS Sedan Ardennes n’avait plus été à pareille fête depuis les années 1960, auréolées de deux Coupes de France (1956, 1961) et d’une finale (1965).

Le club au sanglier, son emblème, va défendre crânement ses chances, cédant sur un penalty contesté par les Ardennais et transformé par Olivier Monterrubio (58e, photo ci-dessous). Son rêve de devenir la deuxième équipe de D2 lauréate après Le Havre AC (1959) n’a pas résisté au froid réalisme des Nantais.

Photo Alain GADOFFRE/ICON SPORT

Faits et chiffres

  • Quinze des dix-huit équipes de Division 1 sont éliminées lors des 32es puis des 16es de finale de cette édition.
  • Huitième finale de la Coupe pour un club de Division 2, Sedan succédant à Charleville, Lens, Valenciennes, Le Havre, Auxerre, Orléans et Sochaux.
  • Dixième finale de l’histoire de la Coupe terminée sur le score de 1-0, neuf autres l’ont été depuis.

Fiche technique

82e édition : samedi 15 mai 1999 au Stade de France (78 586 spectateurs).
FC Nantes (D1)-CS Sedan Ardennes (D2) 1-0.

Arbitre : Pascal Garibian
But : Olivier Monterrubio (58e sp).

FC Nantes : Mickaël Landreau (cap) – Jean-Marc Chanelet, Eric Decroix, Nestor Fabbri (Nicolas Gillet 68e), Salomon Olembé – Yves Deroff, Eric Carrière, Sébastien Piocelle – Charles Devineau (Nicolas Savinaud, 87e), Frédéric Da Rocha (Patrick Suffo, 93e), Olivier Monterrubio. Entraîneur : Raynald Denoueix.

Photo Alain GADOFFRE/ICON SPORT

CS Sedan Ardennes : Nicolas Sachy – Christophe Borbiconi (Eric Crosnier, 77e), Eduardo Oliveira (Hippolyte Dangbeto, 70e), Luis Satorra (cap), Cédric Elzéard – Pierre Deblock, Bruno Pabois (Pius N’Diefi, 61e), Jean-Philippe Faure – Olivier Quint, Cédric Mionnet, Alex Di Rocco. Entraîneur : Patrick Rémy.

Photo Pierre MINIER/ICON SPORT

2000 : UN PARTAGE HISTORIQUE

Photo Pierre MINIER/ICON SPORT

L’image reste à jamais gravée dans l’histoire de la Coupe, celle des deux capitaines levant à l’unisson le trophée Charles-Simon (photo principale). Mais si Mickaël Landreau et Réginald Becque ont partagé ce moment d’exception, la victoire est restée entre les mains du gardien nantais pour son deuxième titre consécutif et le troisième de son club dans l’épreuve.

Non sans peine tant le Calais Racing Union Football Club, auteur d’un parcours inédit pour une formation de CFA, a fait trembler jusqu’au bout une équipe de D1 bousculée dans ses certitudes. Le doute s’est insinué lorsque Jérôme Dutitre a lancé Calais (34e). Il s’est à peine dissipé lorsque Nantes a égalisé par Antoine Sibierski (50e). Avant la délivrance sur un penalty du même Sibierski (photo ci-dessous, en blanc) dans les ultimes secondes (90e), à la hauteur de la déception ressentie au même moment dans l’autre camp.

Photo Alain GADOFFRE/ICON SPORT

Faits et chiffres

  • Première et seule finale disputée par un club de CFA (niveau 4), Calais a notamment sorti Lille OSC (D2), l’AS Cannes (D2), le RC Strasbourg (D1) et les Girondins de Bordeaux (D1) pour y parvenir.
  • Deux formations de D1 (AS Monaco, Stade Rennais) et une de D2 (FC Gueugnon) éliminées par Nantes pour disputer sa huitième finale.

Fiche technique

83e édition : samedi 7 mai 2000 au Stade de France (78 717 spectateurs).
FC Nantes (D1)-Calais RUFC (CFA) 2-1.

Arbitre : Claude Colombo
Buts : Jérôme Dutitre (34e) pour Calais ; Antoine Sibierski (50e, 90e sp) pour Nantes.

FC Nantes : Mickaël Landreau (cap) – Jean-Marc Chanelet, Nicolas Gillet, Nestor Fabbri, Salomon Olembe – Éric Carrière,, Mathieu Berson, Antoine Sibierski – Charles Devineau (Olivier Monterrubio, 69e), Alioune Touré (Alain Caveglia, 73e), Frédéric Da Rocha. Entraîneur : Raynald Denoueix.

Photo Pierre MINIER/ICON SPORT

Calais RUFC : Cédric Schille – Jocelyn Merlen, Fabrice Baron, Grégory Deswarte, Réginald Becque (cap) – Cédric Jandau, Grégory Lefebvre (Stéphane Canu, 54e), Emmanuel Vasseur – Christophe Hogard, Micka¨l Gérard, Jérôme Dutitre (Mathieu Millien, 54e, Benoït Lestavel, 93e). Entraîneur : Ladislas Lozano.

Photo Alain GADOFFRE/ICON SPORT

SES AUTRES FINALES

1966 : doublé envolé face à Strasbourg

Auréolé du premier de ses huit titres de champion de France, le FC Nantes se voit déjà brandir aussi la Coupe. Le RC Strasbourg et un but de son défenseur Pierre Sbaïz (50e) en décident autrement…

1970 : quand les Verts voient rouge

Largement champion de France cette saison-là, l’AS Saint-Étienne va surclasser un FC Nantes dépassé. Les Verts infligent un lourd 5-0 aux Canaris, sur des buts de Patrick Parizon (25e), Georges Bereta (40e), Robert Herbin (51e) et un doublé d’Hervé Revelli (74e, 87e) et décrochent la troisième de leurs six Coupes de France.

1973 : dans les griffes de Lyon

De nouveau champion de France et en quête du doublé, les Nantais connaissent encore une désillusion, cette fois face à l’Olympique Lyonnais et son attaque de feu Serge Chiesa-Bernard Lacombe-Fleury Di Nallo. Un penalty de l’international yougoslave Dobrivoje Trivic (29e), un but de Lacombe (65e) face à une réduction du score trop tardive de Didier Couécou (85e) donnent à l’OL son troisième trophée Charles-Simon.

1983 : malgré Touré « le Brésilien »…

Photo Alain DE MARTIGNAC/ICON SPORT

Quand le champion de France nantais affronte le tenant parisien de la Coupe, le spectacle est au rendez-vous. Rapidement menés (Pascal Zaremba, 3e), les Canaris reviennent grâce à Bruno Baronchelli (17e), suivi d’un but d’exception de José Touré (photo ci-dessus) qui lui vaudra le surnom de « Brésilien » (41e). Mais l’égalisation de Safet Susic (68e) et une réalisation de Nambatingue Toko permettent au Paris SG de conserver le trophée dans son jardin du Parc des Princes.

1993 : Paris SG s’impose par KO

Dix ans plus tard, Nantais et Parisiens se retrouvent au Parc, avec la même issue au terme d’un scenario catastrophe pour les Nantais. Christian Karembeu est expulsé, auteur d’un penalty transformé par… l'ex-Nantais Antoine Kombouaré (49e). Un coup franc de David Ginola (55e) et une tête d’Alain Roche (60e) scellent le sort d’une finale que Nantes termine à huit après les rouges reçus par Zoran Vulic (68e) et Jean-Louis Lima (83e).

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