U20 FÉMININE

Vicki Becho : « Aller le plus loin possible »

vendredi 19 août 2022 - 20:00 - Claire GAILLARD
Vicki Becho

L’attaquante des Bleuettes, en lice pour une place en demi-finales de la Coupe du monde U20 dans la nuit de dimanche à lundi face au Japon (4 heures sur Canal+ sport), se confie à FFF.FR dans une interview exclusive. 

Vicki Becho met le feu sur le terrain comme elle ambiance le vestiaire. Ses qualités de percussion et ses gestes techniques tels ses roulettes ou passements de jambes régalent ceux qui mettent le réveil en pleine nuit pour suivre l’Équipe de France U20 féminine lors de la Coupe du monde au Costa Rica où l’horloge affiche un décalage horaire de huit heures. Dans la nuit de dimanche à lundi, les Bleuettes disputeront leur quart de finale face au Japon (4 heures, heure française, diffusé sur Canal+ Sport et à suivre sur notre Scores en direct). La championne d’Europe U19 2019 revient sur le parcours des Tricolores au premier tour et nous parle de ce rendez-vous.

« Que représente ce quart de finale pour vous ? 
Après tous les efforts fournis depuis la préparation, c’est un aboutissement d’avoir atteint notre premier objectif, à savoir les quarts de finale. Cela n’a pas été facile. Le premier match contre le Nigeria nous a mis un coup au moral (0-1), on ne s’attendait pas à ça mais on a su rebondir. On s’est relancées face au Canada (3-1) et ça nous a donné encore plus envie d’aller chercher la qualification. Enfin, contre la Corée, même si on a eu des passages compliqués, on a su faire le dos rond l’emporter (1-0). On est très heureuses.  

Contre la République de Corée, vous avez été désignée joueuse du match par la FIFA. Comment avez-vous accueilli cette distinction ? 
Ce trophée va me pousser à donner davantage encore pour aller le plus loin possible. J’attends cette compétition depuis un moment. J’ai tout fait pour être prête et je suis contente de répondre présente.

On sent cette Équipe de France monter en puissance et une force mentale se dégager du groupe… 
Quand on sait qu’on n’a plus le choix et que c’est mort subite, c’est là où on joue le mieux ! On sort alors notre meilleur football. Après la défaite face au Nigeria, on savait qu’on n’avait plus le droit à l’erreur. On a réalisé quelque chose d’incroyable. On a abordé le match contre le Canada comme un seizième de finale, celui face à la Corée comme un huitième et nous voilà en quarts.

« Le Japon est tenant du titre et a terminé en tête de son groupe. En voyant ses matches au premier tour, on comprend qu’il soit au sommet. À nous de trouver les ressources pour les faire déjouer. »

 

À quoi vous attendez-vous contre le Japon ? 
Sur le plan physique, ça va être vif et rapide. C’est une équipe qui court beaucoup, aime avoir la possession un peu comme la République de Corée et propose du beau jeu. Le Japon est tenant du titre et a terminé en tête de son groupe. En voyant ses matches au premier tour, on comprend qu’il soit au sommet. À nous de trouver les ressources pour les faire déjouer.

Selon vous, quelles sont les principaux atouts de votre sélection ?
La percussion, la vitesse, la rapidité et la puissance. On a aussi pu démontrer que techniquement, on était plutôt à l’aise. Notre groupe est aussi très complémentaire en termes de qualités et profils. Au niveau de l’état d’esprit, tout le monde tire dans le même sens. On a besoin de toute l’équipe : les filles qui ne démarrent pas sont aussi importantes que celles qui débutent. Il faut qu’elles soient prêtes lorsqu’elles entrent en jeu car on le voit, elles sont décisives. Et celles qui restent sur le banc donnent de la force aux joueuses sur le terrain. Elles nous portent. On est ensemble.


(Photo GETTY IMAGES / FIFA)

Vous êtes la seule de l’effectif à avoir disputé et remporté l’Euro U19 féminin en 2019. Que vous a appris cette expérience ? 
J’en parlais avec les filles mais le Championnat d’Europe et la Coupe du monde sont deux compétitions différentes. Le niveau du Mondial est beaucoup plus relevé. On a aussi davantage de pression. On sait que c’est notre dernière compétition en sélection jeunes et on n’a pas envie de partir bredouilles. On veut finir en beauté !

« Quand j’ai gagné l’Euro U19, j’avais 15 ans, c’est très jeune ! Si j’entrais en cours de match, je me disais : ‘‘Vicki, donne tout pour l’équipe’’. Trois ans plus tard, je suis devenue, avec d’autres coéquipières, l’une des cadres de cette équipe. On est plus attendues. »

 

En quoi l’Euro peut-il vous servir ?
Quand j’ai gagné l’Euro, j’avais 15 ans, c’est très jeune ! Si j’entrais en cours de match, je me disais : ‘‘Vicki, donne tout pour l’équipe’’. Trois ans plus tard, je suis devenue, avec d’autres coéquipières, l’une des cadres de cette équipe. On est plus attendues. J’ai un rôle différent à jouer dans le sens où je dois essayer de motiver mes coéquipières et être exemplaires sur le terrain. Je suis un peu une leader.

Qui a aussi un rôle décisif au sein du groupe avec la gestion de la sono…
(Rires) C’est vrai, je suis un peu la DJ du groupe. J’ai demandé à toutes les filles de ramener leur enceinte pour les jumeler. Dans le vestiaire, on met pas mal de musique et avant les matches, ça permet d’évacuer la pression, c’est cool. On écoute de tout, du zouk, du rap…

Comment décririez-vous votre jeu ? 
J’ai dû mal à répondre à cette question (elle rit). Je suis rapide, assez bonne dans la percussion et techniquement à l’aise. Mais je n’aime pas parler de moi !

« Mon geste préféré ? Vous avez eu l’occasion de le voir à la télévision si vous avez suivi nos matches, c’est la roulette. Quand j’étais jeune, on me surnommait Zizou ! »

 

Quel est votre geste technique favori ?   
Vous avez eu l’occasion de le voir à la télévision si vous avez suivi nos matches, c’est la roulette. Quand j’étais jeune, on me surnommait Zizou car il faisait souvent ce geste. Sur le terrain, lorsque je m’approche de mes coéquipières, elles savent ce que je vais tenter : la roulette ou la virgule.

Vous avez été passeuse décisive pour Esther Mbakem-Niaro contre la République de Corée et impliquée sur son but face au Canada, avez-vous aussi envie d’aller chercher votre but dans ce tournoi ? 
Je n’ai pas envie de choisir. Si je peux faire la passe, je la fais. Si je peux marquer, je marque. Peu m’importe. Le plus important, c’est d’aider l’équipe.


Face au Nigeria lors du premier match (0-1, photo GETTY IMAGES / FFF).

Malgré le décalage horaire, vous sentez-vous suivi en France ? 
Oui ! Ma famille, mes proches, mes anciens clubs me suivent. Pour s’envoyer des messages, c’est plus difficile avec les huit heures en moins ici au Costa Rica mais on reçoit pas mal de soutien, ça fait plaisir et on a envie de prolonger ça.

Cette compétition représente-t-elle aussi une bonne occasion de se montrer ? 
C’est en effet une vitrine pour se montrer mais c’est aussi un moyen d’évaluer notre niveau et de se jauger à l’échelle mondiale par rapport à d’autres joueuses de notre tranche d’âge. On savait qu’on devait être prêtes afin de donner le meilleur de nous-mêmes pour qu’à notre retour en club, nos statuts puissent évoluer. » 

Le tableau final

Quarts de finale

  • Dimanche 21 août : Espagne-Mexique, 1-0
  • Dimanche 21 août : Colombie- Brésil, 0-1
  • Lundi 22 août (00h30) : Nigeria-Pays-Bas
  • Lundi 22 août (4 heures) : Japon-France

Demi-finales (*)

  • Vendredi 26 août (00h30) : Espagne - Nigeria ou Pays-Bas
  • Vendredi 26 août (4 heures) Brésil - Japon ou France

(*) Ôter huit heures pour l'heure locale.

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