Argentine-France, retrouvailles étoilées

En finale de la Coupe du monde 2022, les Bleus de Didier Deschamps vont tenter de conserver leur couronne face à l’Albiceleste et Lionel Messi qu’ils avaient éliminés en huitièmes en 2018 et retrouvent ce dimanche au Qatar (16 heures, TF1). Les deux nations courent après un troisième sacre.

 LE CONTEXTE 
La joie et la récup’

Adrien Rabiot les attendait bien au chaud. Souffrant d’un petit syndrome viral et resté au camp de base de l’Équipe de France, le milieu a suivi sur écran, mercredi soir, le succès face au Maroc (2-0), synonyme de qualification pour la deuxième finale de Coupe du monde d’affilée des Bleus. Il n’a pas pu se mêler à la joie collective dans le vestiaire du stade El Bayt où un champion du monde 2018 a été accueilli avec ferveur : Blaise Matuidi, qui avait fait le déplacement au Qatar. Les joueurs de Didier Deschamps ont également reçu les félicitations du président de la FFF Noël Le Graët (voir interview ci-dessous) et du président de la République Emmanuel Macron. « Vous avez été formidables, vous nous avez tous rendus très fiers, a déclaré le chef de l’État. Dimanche, vous la gagnez une fois encore ! » La fête a toutefois été mesurée car tous avaient conscience de l’imminence de ce grand rendez-vous quatre jours plus tard, soit un de moins que l’Argentine qualifiée la veille. Priorité a été donnée à la récupération, aux soins des corps pour les joueurs souffrant de petites contusions (Hernandez, Tchouaméni) et au repos ainsi qu’à des activités en salle pour ceux ayant été malades à tour de rôle (Coman, Varane, Konaté).

 L’ENJEU 
Rester au sommet 

Après cinq semaines passées ensemble et 32 jours au Qatar, les Bleus vivent leurs derniers instants dans l’Émirat. Un peu avant 18 heures (heure locale, 16 heures, heure française), dans la foulée de la cérémonie de clôture de la 22ème Coupe du monde de l’histoire, ils sortiront du tunnel devant les quelque 80 000 spectateurs du Lusail Stadium et passeront à côté du trophée, leur trophée. Évidemment, ils rêvent de le ramener à la maison mais les Argentins aussi. Pour leur troisième finale d’un tournoi majeur sur quatre possibles, leur deuxième d’affilée en Coupe du monde, ils veulent écrire l’histoire comme en 2018. Le vécu du sacre il y a quatre ans a laissé des traces au sein du groupe. « On était un peu plus euphoriques après la victoire face à la Belgique en 2018 (1-0 en demi-finales). Il y a beaucoup plus de calme et d’expérience, estime l’attaquant Ousmane Dembélé. On a essayé tout de suite se concentrer sur la finale pour bien la préparer. Ça va être un grand jour. Toute l’équipe est prête mentalement pour ce gros combat, ça ne va pas être facile. L’Argentine est une belle équipe avec un gros collectif, plus fort encore qu’en 2018. » Rééditer une performance de haut vol comme en Russie (4-3 en huitièmes de finale) à ce stade du tournoi permettrait au sélectionneur Didier Deschamps et à ses joueurs de faire un grand pas vers une 3ème étoile après les sacres de 1998 et 2018. Aucun tenant du titre n’est parvenu à conserver son bien depuis le Brésil en 1962. Autant dire une éternité mais durant la compétition les Bleus ont bien souvent tordu le cou aux statistiques.

Kylian Mbappé lors du huitième de finale face à l'Argentine en 2018 (photo Anthony DIBON / ICON SPORT). 

 LA DÉCLA DU SÉLÉCTIONNEUR 

Je m’attends à une ambiance festive, les Argentins sont un peuple de passionnés, à fond derrière leur équipe. Ils chantent beaucoup, ils sont très expressifs… Mais nos adversaires ne sont pas dans les tribunes, les seuls que l’on a seront sur le terrain, avec le même objectif pour les deux équipes : l’une des deux aura une troisième étoile sur le maillot après le match.

Didier Deschamps

 L’ADVERSAIRE 
L’Argentine n’attend que ça

L’aventure avait plutôt mal commencé pour l’Albiceleste, prétendante au titre et qui a su relever la tête après sa défaite inaugurale surprise contre l’Arabie Saoudite (1-2). Finalement première de son groupe grâce aux deux succès engrangés ensuite, elle a basculé côté opposé du tableau par rapport aux Bleus, les retrouvant donc en finale. Les coéquipiers de Lionel Messi, auteur de cinq buts soit le total le plus élevé à égalité avec le Français Kylian Mbappé qui va certainement lui disputer le titre de meilleur buteur (*), ont semblé monter en puissance durant la phase à élimination directe. Seuls les Pays-Bas les ont fait douter en quarts (2-2, 4 tab 3), rattrapant leur retard de deux buts au bout du temps règlementaire. Marquer contre l’Argentine est donc jouable.

Focus sur l’Argentine

Il faudra en revanche éviter de commettre des fautes dans la surface (3 penalties obtenus), rester attentifs et solidaires, comme face au Maroc, devant le talent offensif des Sud-Américains qui ne se limite pas à la « Puce ». « Julian Alvarez est un très bon attaquant, il fait énormément de courses, apporte beaucoup à l’équipe, par ses appels et ses courses et libère beaucoup d’espaces à Messi et ses coéquipiers, a remarqué Dembélé. C’est un super numéro 9, il en est déjà à 4 buts, j’espère qu’il va s’arrêter là ! » Le peuple argentin, dont les supporters devraient être largement majoritaires ce dimanche après-midi au stade, va pousser fort derrière son équipe dont le dernier sacre remonte à 1986 à Mexico.  

(*) Avec 4 buts, Olivier Giroud, côté français, et Julian Alvarez, côté argentin, sont en embuscade.

Lionel Messi (à droite) et Julian Alvarez figurent parmi les atouts offensifs de l'Albiceleste (photo Bildbyran / ICON SPORT). 

 L’œil de Guy Stéphan 

 Les chiffres à connaître