Jean-Luc Vannuchi : « C’est une belle histoire »
La réaction du sélectionneur de l’Équipe de France U17, qualifiée pour la finale de l’Euro après son succès contre l’Espagne mardi en demies (3-1).
« Que ressentez-vous après votre qualification pour la finale de cet Euro U17 2023 ?
Il y a de l’émotion. Une belle fin de saison en perspective pour cette génération 2006 avec en point d'orgue cette finale à disputer vendredi contre l’Allemagne, une deuxième d’affilée dans la catégorie d’âge U17 après celle jouée et remportée par la génération 2005 l’année dernière. C’est une grande satisfaction pour les joueurs et le staff, c’est le résultat d’un gros travail. On est récompensés de nos efforts.
À l’issue de la victoire face à l’Angleterre, en quarts de finale samedi (1-0), vous redoutiez la fatigue et le trajet vers Budapest. Les joueurs ont répondu présents ce soir contre l’Espagne…
On a bien bossé sur la récupération depuis le quart de finale face à l’Angleterre grâce au staff médical avec des bains froids, des massages, tout ce qu’on peut faire pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Je crois qu’on peut dire que le groupe a pris conscience de ses capacités et de ses qualités depuis l’Angleterre. Malgré l’ouverture du score de l’Espagne, on est restés très confiants et on revient rapidement dans le match. À ce moment-là, on a pris l’ascendant physique et psychologique sur cette équipe espagnole.
La joie des Français au coup de sifflet finale de la demie face à l'Espagne (photo Ben MCSHANE - Sportsfile/UEFA via Getty Images).
Durant les dix premières minutes, l’Espagne a eu davantage la possession mais la France est restée bien en place avant de s’installer dans la rencontre en termes de solidité, maîtrise et efficacité offensive.
On savait que cette équipe espagnole était très bonne dans la possession du ballon et qu’on allait avoir des séquences où il fallait accepter de ne pas avoir la balle mais surtout bien défendre. Ça a été très bien fait. À la mi-temps, on a demandé aux joeuurs d'aller chercher un peu plus haut les défenseurs adverses parce que je trouvais qu’on reculait beaucoup, ils l’ont bien réalisé. Ensuite, on a le malheur d’encaisser un but sur leur unique occasion sur une frappe magnifique d’un joueur qu’on connaissait mais malgré l’analyse vidéo, ça déclenche assez vite. Les garçons n’ont pas baissé les bras, sont revenus rapidement en allant chercher de plus en plus haut les défenseurs espagnols pour les empêcher de relancer. Le groupe est récompensé. C’était notre 17ème match international de la saison ce soir, on est sur 14 victoires, 2 nuls et 1 défaite. On n’a perdu qu’une seule rencontre.
« L’Allemagne ? On a une belle revanche à prendre ! (...) On connaît le potentiel offensif de l’Allemagne. Il va falloir être solides défensivement mais on sait qu’on aura des opportunités. Cela va se jouer au mental et à l’énergie.»
Lors du premier tour de cet Euro face à l’Allemagne (1-3), que vous allez retrouver en finale vendredi (20 heures) !
Exactement. On a une belle revanche à prendre dans trois jours. On avait fait une très bonne heure durant notre confrontation car on mène 1-0 jusqu’à la 56ème minute. On avait bien bossé sur l’aspect tactique et on est logiquement devant au score à la mi-temps, on aurait même pu mener plus largement. Après, c’est une équipe redoutable qui a mis 16 buts en 5 matches depuis le début du tournoi, soit une moyenne de trois par rencontre. On connaît le potentiel offensif de l’Allemagne. Il va falloir être solides défensivement mais on sait qu’on aura des opportunités car ils ont encore encaissé des buts aujourd’hui (5-3 face à la Pologne en demi-finales). Cela va se jouer au mental et à l’énergie. À nous de bien récupérer durant les trois jours qui viennent. Il faudra livrer ses dernières forces dans la bataille.
Le capitaine Joachim Kayi Sanda contre l'Allemagne lors du deuxième match de groupes (photo Istvan DERENCSENYI / UEFA).
En raison de votre suspension, vous étiez remplacé sur le banc ce mardi soir par votre adjoint Vincent Hamonic. Comment avez-vous vécu la soirée ?
On avait bien préparé la rencontre avec Vincent et le reste du staff. C’est compliqué, différent même si on a une vue du terrain plus haute, ce qui est intéressant et permet d’avoir un peu de recul. J’étais bien entouré car j’étais à côté de Lionel Rouxel (responsable des sélections jeunes masculines et sélectionneur des U19) et son adjoint Laurent Lauzun. Au coup de sifflet final, j’étais libéré et c’est une grande satisfaction de finir avec cette qualification pour la finale. Les garçons sont venus nous voir au pied de la tribune pour nous saluer. C’est vraiment une belle histoire que ces 2006. On fait qualification pour la Coupe du monde U17, on atteint la finale de l’Euro U17, j’espère que le plus beau est à venir. »
