ÉQUIPE DE FRANCE FUTSAL

Louis Marquet : « Une saison riche »

jeudi 22 juin 2023 - 13:30 - RÉDACTION
Louis Marquet

Avant la confrontation amicale face au Paraguay la nuit prochaine, l’un des gardiens des Tricolores revient sur sa saison en club et chez les Bleus, la saine concurrence et les ambitions du groupe France.

« Le Paraguay, un air de Coupe du monde ?
C’est la première fois que je viens au Paraguay, comme l’Équipe de France d’ailleurs, mais on sait que l’on est ici sur une terre de Futsal. Le Paraguay est une belle nation. Ce seront deux bons matches à jouer parce que l’on va se jauger par rapport à une équipe qui joue régulièrement la Coupe du monde, qui a beaucoup d’expérience, qui va être bonne, je suppose, sur les phases de jeu, qui va nous poser des problèmes peut-être tactiquement. On a hâte de voir ce que cela peut donner sur le parquet. Nous aussi avons nos arguments, on l’a montré tout au long de la saison. C’est important de se mesurer à ce genre de nations dans l’optique des qualifications en septembre. Ce rassemblement nous sert déjà de réglage. Pour le tour Élite, on connaît nos adversaires (Allemagne, Croatie, Slovaquie). On aurait pu tomber sur de plus grosses nations, donc c’est plutôt un tirage intéressant pour nous. Mais il ne suffit pas de le dire. On doit mettre toutes les chances de notre côté, continuer de travailler dur pour pouvoir prétendre à cette première qualification (pour une phase finale de Coupe du monde). Il va falloir tout donner. Cette saison n’a pas été parfaite parce que l’on n'a pas tout réussi mais elle a été très bonne.  Avec l’Équipe de France, on a eu de très bons résultats, on progresse de mois en mois, on s’est qualifié pour le tour Élite... C’est une saison riche d’enseignements, de beaucoup de choses, il y a eu plein d’enseignements dans les défaites aussi. C’est encourageant pour la suite car on espère se qualifier pour la Coupe du monde. Une qualification n’amène pas de trophée mais ouvre des portes pour pouvoir participer, déjà, à ces compétitions-là. Je souhaite gagner le maximum de trophées, jouer le maximum de grandes compétitions et remporter le maximum de choses. Le coach a élargi son groupe, c’est plutôt intéressant car cela signifie que le travail des clubs porte aussi ses fruits. Il y a de meilleurs joueurs, il y en a aussi d’autres à l’étranger performants dans des grands championnats. Le Futsal français va évoluer d’année en année. Il a de l’avenir car il y a vraiment de la qualité, chez les jeunes aussi. Pour l’avenir, ce sera bénéfique.

Avec son coéquipier en club et meilleur buteur des Bleus Abdessamad Mohammed et le jeune gardien Axel Duperret (photo Archives FFF).

7
sélections pour Louis Marquet avec les Bleus
1
but inscrit sous le maillot tricolore

Laval, un doublé historique
Cela va faire dix ans que je suis à l’Étoile Lavalloise et pour ces dix ans, décrocher deux trophées, les premiers du club, de la ville, mes premiers titres, c’est… Je suis plutôt très content, voilà (sourire). On a un groupe qui a énormément travaillé, qui avait beaucoup de qualités déjà. Mais je l’ai pas mal répété, pour gagner des titres, il faut des joueurs compétitifs, bien sûr, mais surtout humainement top. Et ce groupe-là porte ces valeurs, solidaire. On n’a rien lâché. Il y a vraiment une bonne entente entre nous et c’est ce qui nous a permis de soulever ces deux trophées et de mettre Laval sur la carte. Le plus dur est souvent de rester en haut. Être sur la première marche c’est bien, y rester est encore plus dur.

Il peut y avoir énormément d’agressivité mais cela ne change en rien le respect que l’on a les uns pour les autres : on est toujours content de se retrouver et de partager pour l’Équipe de France.

 

Du club à l’Équipe de France
Tout s’est enchaîné très vite depuis quinze jours. On a profité sur le moment, raisonnablement sur le week-end, de la victoire en Coupe Nationale (2-0 contre le Sporting Club de Paris à Pessac le 10 juin) car il nous restait une finale à jouer le week-end suivant. On s’est vite remis dans le bain. C’était à la fois le premier titre que l’on décrochait, donc on était content, mais il fallait se remobiliser tout de suite, c’était particulier. Il y a eu ensuite le deuxième trophée samedi dernier (5-3 face au Sporting Club de Paris, à Caen). On a également eu peu de temps pour savourer puisque l’on est reparti le surlendemain avec l’Équipe de France. On en a profité quand même un peu durant le week-end avec les gens, on a fait la fête tous ensemble. L’ambiance était joyeuse, le kop des supporters (plus de 1 000 à Caen) nous a attendu sur le parking, à la sortie du Palais des Sports avec un feu d’artifice. On a chanté avec eux, c’était une belle harmonie. On est rentré à Laval dans la nuit sans beaucoup dormir, ni dans le bus, ni après. Le lendemain, on était reçu à la mairie et attendu par beaucoup, beaucoup de monde. C’était top ! La Coupe, je l’ai soulevée puisque je suis capitaine,  mais le président l’a prise ensuite: tout le monde voulait la garder (sourire). Le moment où je brandis le trophée restera un souvenir inoubliable. Les images sont encore fraîches mais ça marque. Soulever des trophées, c’est unique ! De très bons joueurs peuvent réaliser une très bonne carrière sans jamais gagner un titre. Moi, j’ai eu la chance de soulever deux trophées en une semaine. J’ai savouré ce moment sur l’instant, l’image est gravée mais dès le lundi, il fallait remettre le bleu de travail pour l’Équipe de France. Les retrouvailles et l’accueil ont été super aussi, d’ailleurs. Il y a eu des félicitations, on voit que les gens sont contents pour nous. Sur le terrain, c’est compétition, chacun se bat pour son club. Par moment, il peut y avoir énormément d’agressivité mais cela ne change en rien le respect que l’on a les uns pour les autres : on est toujours content de se retrouver et de partager pour l’Équipe de France.

Poing levé en capitaine d'une Étoile Lavalloise MFC doublement titrée cette saison (photo Barnabé MÉLAINE/APL/FFF).

Gardiens, une place à prendre
Jo (Joévin Durot) a eu, malheureusement, un pépin physique (rupture des ligaments croisés) et sera absent quelques temps. Il était le n° 1, cela laisse donc une place à prendre. On va faire le travail, essayer d’apporter le maximum à cette équipe et donner le meilleur pour pouvoir atteindre les objectifs communs. Les gardiens, c’est un peu un monde à part. Cette année, il y a eu une très bonne entente entre nous, beaucoup de respect même s’il y a de la concurrence, c’est normal. On a tous les trois des profils complètement différents et on a travaillé ensemble pour pouvoir atteindre les objectifs communs. Jo a été très performant en qualifications. C’est aussi grâce au travail d’ensemble des gardiens, qui a contribué à le maintenir à un haut niveau. C’est notre rôle pour atteindre les objectifs fixés par le coach. Thomas (Bartolini, l’entraîneur des gardiens) nous met dans de bonnes conditions pour pouvoir être performants. Il est dans la continuité de ce que l’on fait en club et beaucoup dans l’échange, c’est bien.

Au futsal, les gardiens ont la chance de toucher énormément de ballons, de participer beaucoup au jeu et c’est plutôt plaisant.

 

Un gardien buteur
Mon premier contact avec l’Équipe de France remonte à l’ère Pierre Jacky, un match à Orléans (France-Moldavie, en septembre 2020). J’étais remplaçant mais j’ai découvert l’univers des Bleus. C’est toujours impressionnant au départ quand on arrive dans une grosse structure. J’ai appris, j’y ai pris goût eu envie d’y retourner. J’ai travaillé pour et, en septembre 2021 contre la Norvège, j’ai connu ma première sélection. C’est toujours un beau souvenir et une victoire, en plus (6-2). Cela m’a donné de l’élan pour la suite. Pour l’instant, mon meilleur souvenir à titre individuel, est à Laval contre la Croatie en septembre 2022, quand le coach me fait rentrer à dix minutes de la fin. J’ai eu la chance de jouer devant « mon » public. Il y avait de l’engouement. Quand j’entre en jeu, j’entends mon nom scandé dans les tribunes. C’était top ! L’atmosphère était là, ma famille dans les gradins… Il y a aussi l’Ouzbékistan quand je marque un but. Un gardien buteur, cela arrive au futsal mais en Équipe de France, ce n’est pas si fréquent (un seul avant lui, Riad Karouni contre le Chili à Santiago en 2009). Cela fait toujours plaisir pourvu qu’il y ait la victoire au bout. Je retiens aussi le match en Serbie, dur et hyper important pour la qualification. On a bien défendu, pas pris de but et réussi à ramener ce point important. Ce match-là, comme le deuxième contre la Serbie à Laval qui nous a permis de nous qualifier pour le tour Élite, m’a marqué.

Avec Axel Duperret et, de dos, l’entraîneur des gardiens Thomas Bartolini (photo Archives FFF).

De Bonchamp à l’Étoile
J’ai commencé au football classique, comme beaucoup, tout petit à Bonchamp-lès-Laval en Mayenne, avant d’être recruté par le Stade Lavallois. J’ai passé toute ma formation là-bas, gardien déjà, jusqu’à mes vingt-ans. J’étais fan de (Gianluigi) Buffon. Mais ils n’avaient pas d’avenir pour moi, alors j’ai bifurqué vers le futsal. Je connaissais déjà l’Étoile Lavalloise, elle m’a demandé de venir, j’ai essayé et j’y ai pris goût. J’ai passé un an à observer, avec des entrées, des bouts de match. Je ne jouais pas beaucoup mais on m’a fait confiance et me voilà sur les parquets. Je ne regrette pas mon choix, pas une seule seconde. Au football, tu peux toucher quatre ballons dans le match et en chercher un ou deux au fond des filets, ça peut arriver. Au Futsal, on a la chance de toucher énormément de ballons, de participer beaucoup au jeu et c’est plutôt plaisant. Le coté mental est aussi hyper important. Il y a tellement de concentration à avoir, tellement de ballons à jouer, qu’il peut y avoir des erreurs. Il faut avoir une rapide remobilisation mentale, savoir switcher très, très vite : c’est une qualité forte et nécessaire pour un gardien.

Au-delà des parquets
En dehors du Futsal, je passe pas mal de temps en famille. Mes parents sont en retraite, j’ai mon frère, mes neveux… Je suis très famille. Ma vie a changé cette année car jusqu’à présent, j’étais carreleur, avec un rythme de vie assez particulier. Maintenant, j’ai beaucoup plus de temps libre mais j’en consacre pas mal désormais au Futsal. Et à des choses que je ne pouvais pas me permettre auparavant, comme aller à la salle de sport, prendre un peu plus soin de mon corps pour pouvoir être plus performant, de la cryothérapie pour la récupération... C’est une étape supplémentaire à franchir dans la professionnalisation de ce sport. Avant, il était hyper compliqué d’optimiser le temps avec mon activité professionnelle. Petit à petit, on va dans cette direction et c’est ce qu’il faut pour les enfants de demain, qui représenteront le futsal français. 

Photo Archives FFF.

Derniers réglages à Asuncion

Fatiguée mais motivée. L’Équipe de France Futsal a pris ses marques la veille du premier match dans la SND Arena, la salle où se dérouleront les deux confrontations face au Paraguay. Raphaël Reynaud pourra compter sur l’ensemble de son groupe même si Abdessamad Mohammed, le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, a encore été ménagé lors de la séance officielle d’entraînement, à une heure où il fallait lutter encore un peu contre le sommeil et le décalage horaire (6 heures). Sid Belhaj, lui, est de retour. Le joueur en activité le plus capé des Bleus portera le brassard de capitaine pour sa 114e sélection et guidera ses jeunes coéquipiers, Abdul N’Diaye, Axel Duperret (0 sélection), Gora Diop (1 sélection) et Inza Koné (3 sélections), qui profitent de l’absence des cadres Kévin Ramirez, Souheil Mouhoudine ou Joévin Durot. Avant le coup d’envoi, à 21h00 locales (3h00 françaises), Raphaël Reynaud participera à une conférence de presse dans les locaux de la Conmebol, la confédération sud-américaine, aux côtés de Carlos Chilavert, l’entraîneur de la sélection paraguayenne que le coach des Bleus tient en très haute estime.


Photo Archives FFF.

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