Eugénie Le Sommer : « On sait où l’on veut aller »
Après la qualification face au Panama et au lendemain de celle du Maroc, que les Bleues rencontreront en 8e de finale, Eugénie Le Sommer et Laurina Fazer ont répondu à la presse, vendredi 4 août à Adélaïde.
LE MAROC EN 8e DE FINALE
« On a été les premières surprises »
« On a appris la nouvelle hier soir, on peut dire que c’est une surprise. Même si on sait qu’aujourd’hui, tout est possible dans le football, la probabilité était très faible et c’est ce qui est beau à la fois : même quand il y a une petite chance de se qualifier, c’est possible. On a été les premières surprises, on pensait jouer l’Allemagne ou la Colombie après leurs deux premiers matches mais le Maroc en a décidé autrement.
DES RÉSULTATS INCITANT À L’HUMILITÉ ?
« On sera attentives »
On se disait déjà avant que des équipes étaient outsiders et pouvaient surprendre. Je ne pense pas que l’Allemagne a pris ces matches à la légère mais des équipes aujourd’hui se donnent à 100 %, voire 200 %, et arrivent à réaliser des résultats inattendus. C’est la beauté du football ! Nous, on garde notre ligne de conduite, on ne prend personne de haut. Même si notre nul contre la Jamaïque n’était pas le résultat attendu, on se rend compte finalement que cette équipe a réussi à sortir le Brésil. On a envie de dire qu’il n’y a plus de petites équipes, en tout cas sur le papier, et qu’avec du cœur, en donnant tout, tout est possible. On sera bien sûr attentives et on va prendre ce match par le bon bout. On a de l’humilité, on ne se prend pas pour d’autres, on sait où l’on veut aller et comment.
En phase de poules contre le Brésil (photo Simon Morcel/FFF).
LES BLEUES FAVORITES CONTRE LE MAROC
« Utiliser notre expérience »
On est favorites, on ne va pas se le cacher, on assume ce statut. Mais dans le football, cela ne veut rien dire. On est venues ici avec beaucoup d’ambitions et ce n’est pas parce que l’on joue le Maroc qu’elles ont changé. On aurait abordé ce match de la même manière si l’on avait joué une autre équipe, en voulant le gagner. On a beaucoup plus d’expérience que le Maroc en grandes compétitions, c’est leur première Coupe du monde et leur premier 8e de finale. À nous d’utiliser cette expérience pour mettre les meilleurs ingrédients et gagner ce match. Le Maroc nous est certes inférieur sur le papier mais quand on voit qui il a sorti et où il en est, c’est qu’il a des qualités et qu’il faudra faire attention.
LES RETROUVAILLES AVEC REYNALD PEDROS
« Un moment spécial »
Le football est surprenant. Si on m’avait dit quand il est parti de Lyon (l'ex-international A a entraîné l’OL féminin du 20 mai 2017 au 13 juin 2019) que l’on allait se retrouver en 8e de finale de Coupe du monde, je ne l’aurais pas forcément cru et encore moins avec le Maroc (il en est le sélectionneur depuis novembre 2020). Cela fait plaisir de retrouver un ancien coach. C’est quelqu’un qui aime la vie, qui a de la joie de vivre, toujours "la pêche" et qui transmet de bonnes ondes à son équipe. Il a réussi de grandes choses avec nous à l’OL, gagné des titres (Ligues des champions et championnats de France 2018 et 2019, Coupe de France 2019). Il a su s’adapter aux qualités des joueuses qu’il avait et il est capable d’évoluer dans plusieurs systèmes. Il connaît très bien l’Équipe de France, que ce soient les joueuses lyonnaises qu’il a eues et les autres qu’il a affrontées avec Lyon. Cela va être un moment spécial, c’est sûr.
En 2017 en D1 Arkema avec l'OL contre l'EA Guingamp (photo Philippe Le Brech/APL/FFF).
ET AVEC DES JOUEUSES DU MAROC
« Symbolique, inattendu et sympa »
J’en ai beaucoup côtoyé en championnat et j’ai joué avec Salma Amani en équipes de jeunes de Bretagne. Cela date mais on se connaît depuis très longtemps, je crois que l’on s’est rencontrée à l’âge de 12 ou 13 ans. On a ensuite évolué ensemble à Clairefontaine (Salma Amani y était de juillet 2005 à juin 2007, Eugénie Le Sommer de juillet 2005 à juin 2006) et on doit avoir quelques sélections de jeunes ensemble (elles ont disputé trois amicaux contre l’Allemagne en 2004 et 2005 avec les Bleuettes U17). C’est l’une des plus anciennes que je connais aujourd’hui dans le haut niveau. Cela faisait un petit moment que l’on s’était perdue de vue mais en se suivant à distance, je n’aurais jamais pensé la retrouver dans une Coupe du monde. C’est le destin, c’est symbolique, inattendu et sympa de se retrouver là, à l’autre bout du monde. On aura toutes en face des filles soit avec, soit contre qui on a joué et ce sera forcément un moment particulier pour les deux pays. »
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Laurina Fazer : « Enlever des regrets »
« On ne savait pas quel adversaire on allait jouer donc on a regardé les deux matches hier au dîner (Corée du Sud-Allemagne et Maroc-Colombie). Le Maroc, c’est forcément une surprise. C’est le football et c’est une Coupe du monde où chaque équipe donne tout. Je connais quelques joueuses du Maroc pour avoir été en sélections de jeunes avec elles, notamment Kenza Chapelle et Sarah Kassi. Je les ai félicitées car elles ont réalisé quelque chose de rare, sortir des poules pour une première Coupe du monde. J’étais contente pour elles mais on sait que sur le terrain, il n’y a pas d’amies et on va tout donner pour gagner ce match.
Photo Simon Morcel/FFF.
Premier match en Mondial contre le Panama
C’est forcément un moment spécial, un rêve d’enfant de disputer une Coupe du monde. Je regardais le Mondial en France en 2019 et pouvoir aujourd’hui jouer avec certaines joueuses que je suivais alors, c’est quelque chose d’énorme. Je suis contente de mes premières minutes, c’est une fierté (photo ci-dessus). J’ai essayé de tout donner même si je n’ai pas tout réussi. J’ai joué une Coupe du monde U20 l’année dernière, que l’on n’a pas pu remporter. Il y a des regrets par rapport à cela et j’espère que l’on pourra gagner celle-ci. Cela me tient à cœur pour m’enlever les regrets de celle que j’ai perdue. »
