ÉQUIPE DE FRANCE FUTSAL

Raphaël Reynaud : « Un parfum de Coupe du monde »

vendredi 12 avril 2024 - 22:32 - RÉDACTION
Raphaël Reynaud

Le sélectionneur explique les enjeux du tournoi que les Bleus lancent samedi 13 avril face au Brésil (17h30, YouTube FFF), sur la route de leur premier Mondial.

L’Équipe de France futsal, en pleine préparation de sa première Coupe du monde, va enchaîner trois matches en quatre jours en Lituanie dans un tournoi relevé qui réunit trois nations du Top 10 mondial qualifiées pour la phase finale : le Brésil (1er), l’Ukraine (9e), la France (10e) et le pays hôte de la dernière Coupe du monde, la Lituanie. Premier défi pour les Bleus de Raphaël Reynaud ce samedi 13 avril face aux quintuples champions du monde brésiliens (17h30, en direct sur YouTube FFF et l’application Sport en France).

« Ce tournoi en Lituanie est-il une sorte de répétition générale de la Coupe du monde ?
En tout cas, il flotte déjà un parfum de Coupe du monde, c’est certain. C’est un tournoi que l’on a souhaité, que l’on a cherché avec deux nations qui figureront dans le chapeau 1 lors du tirage au sort du Mondial (date à fixer par la FIFA) : la n° 1 mondiale, le Brésil, et la n° 9, l’Ukraine. Ce sont deux équipes au top de leur forme. Le Brésil vient d’être sacré champion d’Amérique du Sud et l’Ukraine est aujourd’hui, pour moi, l’une des quatre meilleures nations européennes. On est vraiment sur ce qui se fait de mieux dans le futsal. C’est ce que l’on vient chercher dans notre préparation, dans notre progression : se confronter au top niveau pour voir le chemin qu'il nous reste à parcourir d’ici à septembre et continuer à nous améliorer d’ici-là. Après la qualification en décembre dernier, on avait opté pour démarrer l’année 2024 par des confrontations avec la Belgique (succès 6-4) et les Pays-Bas (victoire 6-3) afin de remettre les choses en place au niveau de notre jeu, notamment de notre stabilité défensive. On avait quelques soucis sur ce plan-là. On souhaitait aussi poser le jeu que l’on souhaitait maintenir pour la suite et faire passer des messages. Sur ce rassemblement d’avril, l’objectif est de se confronter au top niveau mondial, s’évaluer, rectifier, progresser.

Le Brésil est l’un des favoris de la Coupe du monde. Comment abordez-vous cette première rencontre ?
Le Brésil, c’est d’abord le record des victoires en Coupe du monde (5). Ils également cumulent les trophées en Amérique du Sud (11), ils sont champions en titre. C’est une constante. C’est le pays du futsal, qui fournit 90 % des joueurs de la planète avec une culture du jeu incroyable et des joueurs de football à onze qui sont aussi passés par le futsal. Ce sont à chaque fois des moments de culture et d’histoire quand on a la chance de les jouer. Ce sera la troisième fois. La première, c’était sur une démonstration à Singapour qui appartient désormais à l’histoire (défaite 11-1, le 1er décembre 1999). La deuxième, c’était à Toulon il y a deux ans et on avait réalisé un match plutôt intéressant (défaite 3-2). Aujourd’hui, c’est le top départ de notre approche du jeu dans la Coupe du monde.

Vous évoquiez la dernière confrontation face au Brésil, il y a deux ans. Quel souvenir en gardez-vous et quel chemin l’Équipe de France a-t-elle parcouru depuis ?
Le souvenir marquant, c’est le respect qui nous a été donné à l’issue de ce match. Par le staff, par les joueurs... Ce jour-là, on a changé de dimension. Au niveau du futsal international, les gens se sont dit : « Ah ! Il se passe vraiment quelque chose en France ». Après ce match, on n’a plus eu du tout le même rapport aux grandes nations, on a mis un pied dans leur monde. Au-delà du résultat, serré, le contenu était très intéressant : on a tiré deux fois plus au but qu’eux, on a été très acteurs de notre match en maintenant notre projet de jeu et en définissant très clairement celui qui nous anime maintenant depuis trois saisons, qui habite nos sélections et sur lequel on capitalise. Ce match à Toulon a été un moment clé de notre qualification pour la Coupe du monde.


Le staff avec le groupe avant l'entraînement, vendredi (photo Charles LÉGER / FFF). 

Ce tournoi est-il le moment de marquer les esprits avant la Coupe du monde ou, au contraire, de ne pas se dévoiler tout de suite ?
Bien entendu, on ne va pas tout montrer, on va garder deux ou trois petites choses pour nous. Cela me semble bien légitime, on serait idiots de ne pas le faire. Malgré tout, l’impact positif et psychologique d’un match intéressant ou d’un match qui serait positif est bien largement supérieur au fait de tout cacher. On ne va pas se cacher. On va faire le maximum de ce que l’on peut faire aujourd’hui, sans arrière-pensée.

Trois matches en quatre jours, il va falloir enchaîner… 
Oui, ce sera aussi l’un des enjeux. D’autant que l’Ukraine, sur le contenu de ses derniers matches et de sa qualification, est pour moi une top nation. Je ne l’ai jamais vue à ce niveau-là. Pourtant, on parle d’une équipe demi-finaliste de la dernière Coupe du monde, habituée des grandes compétitions. Je les vois vraiment à un niveau incroyable. Ils sont habités par la situation de leur pays. Avec ce petit supplément d’âme, en termes d’état d’esprit et d’investissement, qui en font une équipe extrêmement dangereuse et performante. Ce sera un autre défi pour nous mardi. Entre temps, il y aura la Lituanie, qualifiée d’office à la précédente Coupe du monde en tant qu’organisateur. Ils ne seront pas là en septembre mais j’espère les retrouver lors du prochain championnat d’Europe puisque l’UEFA leur en a confié l’organisation. C’est une nation qui se donne les moyens au niveau politique pour faire progresser son équipe et le futsal en Lituanie. C’est un match qu’il ne faudra pas négliger car dans le passé, on n’a pas toujours gagné contre elle.

La liste des joueurs convoqués

Vous avez emmené dix-sept joueurs, c’est la dernière opportunité de se montrer avant la liste des quatorze retenus pour la Coupe du monde ?
On l’avait annoncé, on resserre le groupe à l’approche de la Coupe du monde. J’attache beaucoup d’importance au parcours, à l’investissement qui a été celui des joueurs durant les trois saisons que l’on vient de vivre. Ce sont les plus présents, les plus investis, non pas sur les derniers mois mais sur les trois saisons, avec énormément de garanties que ce soit sur l’état d’esprit ou au niveau athlétique. Des joueurs qui sont totalement focus sur l’objectif Coupe du monde et qui non seulement sont focalisés, mais ont œuvré pour que la France y soit. Sachant que l’on a quelques absents, les places seront difficiles à prendre. Chacun sera confronté à la concurrence et au fait d’être sous pression par rapport à un événement qui sera historique. Les choses ont un prix et ce sera celui à payer pour pouvoir être présent dans la liste des quatorze, plus deux réservistes, pour la Coupe du monde.


Les internationaux Nelson Lutin et Sid Belhaj (photo Charles LÉGER / FFF). 

Ce Mondial futsal sera le dernier événement dans le calendrier estival historique pour la FFF, avec pas moins de neuf équipes de France engagées dans une phase finale. Quel regard vous portez sur cette performance inédite ?
Que ce soit pour notre Équipe de France futsal comme pour l’ensemble des autres sélections nationales, il n’y a pas de hasard. On est en train de récolter les fruits du travail accompli pendant de longues années et, surtout, de l’investissement qui a été mis dans le sportif par notre Fédération. C’est quelque chose de précieux mais aussi fragile. Pour le futsal, la création du Pôle France en 2018 a permis de qualifier notre sélection U19 pour la première fois, et deux années d’affilée, pour le championnat d’Europe de la catégorie. Aujourd’hui, avec ces générations, on part à la Coupe du monde universitaire au moins de juin en Chine. On offre à chaque génération des compétitions internationales de haut niveau qui nous permettent aujourd’hui, avec l’Équipe de France A, de nous inscrire dans une culture. L’Équipe de France féminine futsal, créée cette saison, bénéficie aussi de cette dynamique sportive. Notre projet de jeu commun, notre projet de sélections, nous permettent aujourd’hui d’avoir une locomotive qui tire des wagons bien arrimés et solides. »

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