ÉQUIPE DE FRANCE FUTSAL

Steve Bendali : « Serbie, l’adversaire à battre »

mardi 11 octobre 2022 - 16:26 - RÉDACTION
Steve Bendali

Rencontre avec un joueur qui compte de plus en plus dans le groupe de Raphaël Reynaud, avant d’affronter la Serbie en éliminatoires du Mondial 2024, mercredi 12 octobre (19h00).

Auteur d’un doublé face à la Norvège (9-1), Steve Bendali est à l’image de l’Équipe de France futsal : en confiance. L’ailier de Nantes Métropole Futsal aborde le déplacement en Serbie (14e mondiale), mercredi 12 octobre à Sabac (19h00, en direct sur FFFTV et FutsalZone, en différé sur La chaîne L’Équipe), avec l’ambition de s’imposer pour la première fois face à l’une des meilleures nations européennes. 

Ce match face à la Serbie est-il déjà décisif dans ce Tour principal de qualification ? 
« Même si on est sur la phase aller et qu’il y a de grandes chances que le match retour [France-Serbie, le mardi 7 mars 2023 à l’Espace Mayenne à Laval] soit une vraie finale, celui-ci est important. On veut envoyer un message clair et fort : bien rentrer dans ces qualifications à la Coupe du monde comme on l’a fait face aux Norvégiens, samedi. Cette rencontre va permettre d’avoir un avantage comptable et psychologique ou un désavantage selon ce qui se passera. On connaît bien les Serbes, on a vu leur match en Norvège [victoire 4-2 le 5 octobre], c’est un adversaire qui a posé beaucoup de difficultés à l’Équipe de France tout au long de ces années. Ces derniers temps, les résultats deviennent de plus en plus serrés. On veut inverser la tendance. C’est l’adversaire à battre.

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Steve Bendali compte 24 sélections chez les Bleus
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Le joueur nantais a inscrit 6 buts avec les Tricolores

Quel est l’objectif, battre pour la première fois la Serbie ?
Il est de valider une deuxième victoire après celle face à la Norvège, prendre un maximum de points, sachant qu’on joue chez eux et donc avec un désavantage avec le public. Une victoire ici nous permettrait d’être un peu plus dans le confort mais pas seulement. Cela peut aller aussi vite dans l’autre sens donc, on a l’ambition de prendre le maximum de points face aux Serbes puisque l’on a, comme eux, gagné notre premier match. On travaille pour cet objectif, on a un effectif et un staff qui nous poussent vers cette notion de victoire. On a envie de montrer qui on est et d’inverser cette tendance contre la Serbie.

L’ambiance promet d’être bouillante à la Hala Sportova Zorka de Sabac…
Cela va être une ambiance chaude. Dans les Balkans, c’est souvent volcanique. La salle est à l’ancienne, 2 000 à 3 000 personnes vont être à fond derrière eux. On sait qu’il va y avoir une ambiance pour nous déstabiliser. Nous, on est là pour faire le boulot, pour "passer à la caisse" comme dit le coach, pour récolter le fruit de nos efforts, de notre travail. On fera abstraction. On sera pros là-dessus et on fera un bon match, j’espère.

Contre la Norvège, on a senti beaucoup d’envie, d’impatience et de sérieux…
Il nous tenait à cœur de bien débuter cette première phase aller. On avait pour objectif de marquer un maximum de buts, on a été sérieux dans ce domaine, le groupe a été solide et efficace devant le but. On a répondu à ces objectifs et il y avait de l’impatience à montrer qui on est après un an de travail ensemble, joueurs et staff.

Double buteur contre la Norvège (photo Pauline CARRÉ/APL/FFF).

Vous avez marqué un doublé à Laval. À l’image de l’Équipe de France, vous êtes en confiance ?
Oui, le groupe aussi, il m’aide à me mettre dans de bonnes conditions et me délivre de bons ballons. J’ai marqué un beau but, il y avait une belle atmosphère à l’Espace Mayenne, le public a répondu à ma célébration, c’est un beau souvenir que je garderai. Ma famille était dans les tribunes. C’est ma plus belle émotion en Bleu, pour l’instant.

Comment décririez-vous ce groupe France ?
C’est un peu comme une famille, une grande famille. Cela fait un bout de temps que l’on joue ensemble, les uns contre les autres en club en championnat. Les joueurs sont passés pour la plupart par les sélections de jeunes, avec certains coachs que l’on retrouve, et beaucoup de relations se sont créées. C’est un groupe familial, sérieux, qui travaille pour devenir une nation qui compte et pour se positionner parmi les meilleurs sur le plan européen et même mondial. On cherche à se bonifier. À titre personnel, cela fera bientôt quatre ans que je suis dans ce groupe [depuis février 2019]. Un parcours très progressif. J’ai eu ma première sélection contre la Slovénie avec Pierre Jacky et beaucoup de temps de jeu pour une première. On m’avait fait tout de suite confiance. On avait fait 2-2, je me souviens d’avoir délivré une passe décisive. Ensuite, mon temps de jeu a été un peu plus réduit, avec un rôle différent. Aujourd’hui, le coach Raphaël Reynaud me donne cette confiance qui me permet d’être un autre joueur. Je fais un peu partie des joueurs "importants". Beaucoup plus de minutes, cela me permet d’engranger de l’expérience, plus de confiance et d’être plus épanoui sur le terrain. 

C’est un groupe familial, sérieux, qui travaille pour se positionner parmi les meilleurs sur le plan européen et même mondial.

 

Avant le futsal, vous avez longtemps jouer au football à 11. Quels sont vos premiers souvenirs avec un ballon ?
Si je vais creuser bien loin dans ma mémoire, c’était avec mon père et mon grand-père à Massy et Antony, en région parisienne. On jouait dans l’herbe dans un parc, on ne se posait pas trop de questions, on n’avait pas besoin de grand-chose : un ballon et puis de l’espace, dans l’herbe à se faire des passes. Je suis issu d’une famille de footeux. Mon père a joué en Ligue 2 au Red Star, il m’a donné le virus. Mon grand-père, lui, était plutôt arbitre.

Vous aviez des modèles ?
Tout petit, je n’avais pas forcément d’idoles peut-être parce que j’ai touché à pas mal de disciplines. J’étais assez ouvert. Ma mère, assez sportive, voulait que je goûte un peu à tout, que je m’épanouisse et que je trouve quelque chose qui me plaise. J’ai pratiqué le basket-ball, l’athlétisme, tous les sports co qui peuvent exister. Le foot, c’est une histoire de famille. Ensuite, au collège, mes idoles étaient plus Ronaldinho, de belles stars, des artistes… 

Face au Brésil en amical le 6 avril 2022 (photo Ludovic BRUNEAU/FFF).

La bascule vers le futsal s’est produite quand et comment ?
Par l’intermédiaire d’un ami.  J’étais au foot à 11 à 19 ans, un ami de mon père m’a dit : « Steve, ça te dirait de faire un test à Bagneux en D1 futsal ?». J’ai répondu : « Allez, on y va !» Je ne connaissais pas du tout. Je faisais un peu de futsal avec les amis au quartier mais c’était totalement différent pour moi. J’y vais, je fais le test, le président de Bagneux a adhéré tout de suite à mon profil. J’ai fait un an là-bas, on jouait le maintien en D1. Puis, je suis allé à Nantes par le biais d’une amie et j’y suis toujours. Mon ascension dans le futsal a été assez rapide, finalement. Au début, je ne jouais pas beaucoup. L’adaptation était d’abord technique, elle a duré trois à quatre mois. Le contrôle est différent, les appels aussi, on est sur de petits espaces, la capacité de voir le jeu est beaucoup plus rapide. Ensuite, il a fallu que j’intègre l’aspect tactique, qui est énorme. J’ai dû mettre deux à trois ans pour mettre en pratique ce que tu apprends au quotidien. Tu touches beaucoup plus le ballon. Sur les quatre joueurs sur le parquet, si un ne connaît pas une combinaison, tout de suite ça foire le jeu. Une assimilation collective doit donc se faire. J’y ai pris du plaisir et j’y suis resté. 

Quand tu mets le maillot, que tu es dans le couloir et quand tu chantes l’hymne, ça marque !

 

L’Équipe de France est arrivée assez vite…
Je n’avais que deux semaines de futsal quand j’ai été appelé par Raphaël Reynaud, en U21. C’était une présélection mais on avait disputé un match. C’était ma première expérience avec un groupe France et après, en 2019, j’ai été appelé en A. Ce qui m’a surtout marqué, c’est La Marseillaise : quand tu mets le maillot, que tu es dans le couloir et quand tu chantes l’hymne, ça marque ! Tu te dis vraiment que tu y es. C’est un moment de fierté, de joie, et tu as envie de le renouveler.

Premier but en Bleu ?
J’avais marqué dans un match de préparation contre l’Angleterre, avant de jouer les Serbes en 2019. Ensuite, il m’a fallu attendre le Tournoi des 4 nations en décembre 2021, où j’ai marqué un doublé contre la Belgique. C’était un peu comme une délivrance, cela se voit d’ailleurs sur les images. Cela faisait un moment que j’étais dans le groupe, j’avais besoin de cette confiance que le coach m’a donnée et je l’ai rendue sur le terrain. Cela me libère, je suis plus épanoui, cela permet de montrer qui est Steve Bendali.

Après son doublé contre la Belgique le 18 décembre 2021 (photo Ludovic BRUNEAU/FFF).

L’ambition en Bleu ?
Elle est collective : intégrer toutes ces grandes compétitions, l’Euro, la Coupe du monde, pouvoir les jouer et y réaliser quelque chose... On travaille pour. D’un point de vue plus personnel, c’est d’être toujours performant, rester dans ce groupe, donner tout ce que j’ai et graver mon nom sur cette pierre collective. 

En dehors du futsal ?
Je suis auto-entrepreneur en tant que coach sportif, au sein d’une structure qui dispense des séances en électrostimulations. Je travaille trois jours par semaine, cela me laisse du temps pour l’entraînement futsal. C’est assez cool, je m’y plais et c’est en adéquation avec ma discipline. 

Principale qualité ?
La patience, je suis quelqu’un de calme. Sur le terrain, c’est différent, je suis plutôt explosif, c’est un peu le contraste [rire]. Je suis assez dynamique sur mes appuis, tout ce qui va toucher à l’explosivité, à la vitesse… Sur les aspects tactiques, les déplacements, proposer, moins de la percussion balle au pied, plutôt du déplacement en équipe pour trouver la solution. 

De grosses échéances arrivent et on a besoin du public, du soutien derrière nous.

 

Principal défaut ?
L’échec. Lorsque je vais rater quelque chose de facile, cela va tout de suite m’agacer sur le terrain. Je me dis que c’était une situation facile, que je l’ai ratée et tout de suite, ça m’énerve ! J’arrive vite à switcher mais c’est ce sur quoi je peux encore progresser. J’ai tendance à râler, cela se voit un peu plus en club qu’en Équipe de France. En revanche, en dehors du terrain, je ne sais pas… Il faut demander à ma femme [rire], elle pourrait mieux répondre je pense.

Comment jugez-vous l’évolution du futsal ?
J’ai vu un gros effort dans la structuration, que ce soit à la FFF ou dans les clubs. Quand j’ai commencé, c’était vraiment différent. Là, on est dans des structures qui nous permettent de travailler athlétiquement, tactiquement, on a des moyens pour bien récupérer, des kinés, des zones de cryothérapie… Je suis dans un environnement haut de gamme qui me permet d’être professionnel dans l’approche et performant. L’évolution est notable sur la structuration des clubs, et sur la visibilité de plus en plus grande. FutsalZone streame tous nos matchs, La chaîne L’Équipe en retransmet aussi, cela nous donne de la visibilité et permet de faire découvrir notre sport. De grosses échéances arrivent et on a besoin du public, du soutien derrière nous.

Aux côtés du sélectionneur Raphaël Reynaud (photo Ludovic BRUNEAU/FFF).

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