1930, Lucien Laurent buteur pour l'histoire
Disparu en avril 2005, l'ancien attaquant des Bleus a été le premier buteur de l'histoire de la Coupe du monde, lors de l'édition inaugurale de 1930, en Uruguay.
Le nom de Lucien Laurent appartient donc à la grande histoire de la Coupe du monde. Le 13 juillet 1930, au stade Pocitos de Montévidéo, l'inter tricolore prend place dans la légende de la compétition en ouvrant le score, à la 19e minute de jeu, lors du match France-Mexique (4-1), comptant pour le groupe 1 du Mondial organisé en Uruguay. Le premier but des Bleus dans une phase finale mais aussi et surtout le tout premier de la Coupe du monde.
En 2004, année du centenaire de l'Équipe de France, Lucien Laurent, quelques mois avant sa disparition, nous avait ouvert sa mémoire pour revivre ces instants exceptionnels de sa carrière.
« Je ne pensais pas que ce but prendrait autant d'importance avec le temps. »
« Évidemment, la Coupe du monde 1930 est un très grand souvenir, inoubliable, même si, en ce temps-là, nous n'avions pas le sentiment de vivre quelque chose d'historique. Je nous revois sur le bateau pour l'Uruguay (le Conte Verde), lors de nos séances de culture physique et de nos échauffements. Cela nous a servi pour la compétition mais sans doute pas suffisamment.
Mon but contre le Mexique ? J'étais bien sûr très content, j'ai bien réagi sur le centre d'Ernest Libérati. Mais cela aurait pu être un autre joueur. Je ne pensais pas que ce but prendrait autant d'importance avec le temps. Je garde beaucoup de regrets de notre défaite contre l'Argentine (0-1) pour notre deuxième match. Luis Monti m'a tout de suite « assaisonné » une cheville et j'ai dû passer le match à l'aile gauche, blessé. Il n'y avait pas de remplaçant possible à cette époque. Le public uruguayen, qui souhaitait que l'on batte les Argentins, était extraordinaire. Pendant toute la rencontre il criait ''Francia, Francia, Francia''. Nous étions gâtés !
En tant qu'amateurs, le football était d'abord une belle aventure humaine. On ne jouait pas pour l'argent et on n'y pensait même pas. Pour la Coupe du monde, on a dû recevoir 2 000 francs d'indemnités. Être en Équipe de France était une référence. Nous portions toujours la même tenue, bleu, blanc, rouge. Hélas, les Allemands m'ont tout pris lors de l'invasion de Strasbourg, en 1940. Il ne me reste qu'une médaille de la FFF que j'ai donnée à mon fils. »
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