Oswald Tanchot : « Avides de victoires »

Avant d’aller à Cholet pour la 29e journée, l’entraîneur de Sochaux explique les enjeux des six derniers matches de son équipe, proche de se maintenir dans un championnat qu’elle aurait pu ne pas disputer.

 LES OBJECTIFS 
« Surtout valider le maintien »

« On n’est pas du tout dans une logique de montée car on n’a pas suffisamment gagné de matches sur la phase retour. On est plutôt à regarder vers le bas, même si on n’a pas vocation à vouloir se faire peur, à s’inventer de mauvais scénarios. On va essayer de gagner le maximum de matches d’ici à la mi-mai pour réaliser la meilleure fin de saison possible et, surtout, valider le maintien de façon officielle : je pense que ce sera bon avec 43 points (Sochaux est actuellement 7e avec 40 points). Il n’y a pas de bon moment pour les atteindre, c’est un championnat où tout le monde peut accrocher tout le monde. Cholet, qui est dernier et notre prochain adversaire, l’a fait contre le Red Star il y a deux semaines (1-1), a battu Goal (3-4) et Orléans (1-2) chez eux… Ils sont en ce moment sur une bonne dynamique. » 

 LE PARCOURS DE SOCHAUX 
« Une saison énergivore »

« On a pris huit points sur les cinq derniers matches, c’est plutôt bien même si on aurait pu – ou dû – en avoir plus, car on a été repris pour la énième fois à la 96e par Villefranche. La déception l’emporte pour beaucoup de nos dix nuls parce qu'on a souvent été repris dans les temps additionnels, parfois en menant de deux buts comme contre le Red Star et Le Mans (d’un face à Martigues et Villefranche). C’est surtout avant que nos résultats n’ont pas été suffisants. Mais il y a eu la Coupe de France où on est allés en 8es de finale, on n’a pas eu de préparation en début de saison, on a démarré le championnat deux matches après tout le monde, avec un recrutement tardif… En jouant plus de matches dans un temps plus restreint que la majorité des équipes du National, il était évident qu’il allait y avoir des moments un peu plus durs. Avoir des trous dans une saison, ce sont des choses qui arrivent, surtout après avoir vécu ce que personne n’a connu. Ce que l’on a fait, c’est forcément énergivore. »

Photo Daniel DERAJINSKI / ICON SPORT

 DEUXIÈME ATTAQUE DU NATIONAL 
« Une volonté offensive assumée »

« Avoir la deuxième attaque signifie bien que Sochaux est une équipe offensive. On est vraiment partis sur cette idée de jeu parce que l’on a la particularité de jouer toujours devant beaucoup de monde, un public de connaisseurs friands de spectacle et qui aiment ce club. Il est impossible d’être à Sochaux et de ne pas proposer un football porté vers l’avant. J’ai aussi un effectif plutôt bien fourni en joueurs de déséquilibre offensif, même si l’on n’a pas de véritable avant-centre buteur. On a donc voulu toute la saison jouer très offensivement, cela nous a parfois joué des tours mais on n’a pas non plus une équipe pour défendre. On ne sait globalement pas suffisamment verrouiller les matches, on a donc assumé qu’il valait mieux attaquer. »

 MONTÉE, MODE D’EMPLOI 
« Rester soi-même »

« Ce qui fera la différence, ce seront la gestion des émotions, la dynamique au moment d’aborder ces six derniers matches et la confiance qui, dans ce championnat, vient de la capacité à inverser des tendances. Ce n’est pas facile pour tout le monde, avec souvent des joueurs soit jeunes, soit dans des environnements sous pression. Il faut aussi rester calme, s’assurer que le groupe arrive lancé dans la dernière ligne droite et bien gérer les oppositions directes. Niort et Martigues vont par exemple se rencontrer et ce sera forcément un match important de cette fin de saison, même s’il ne sera peut-être pas décisif. Les équipes du haut de tableau ne doivent pas non plus chuter contre des formations du bas, ce qui risque d’arriver car ce championnat est comme cela. Il faut en fait rester soi-même, fidèle à ce qui a amené ces équipes aux portes de l’accession. »

 ÉVITER LA DESCENTE 
« Anxiogène pour tout le monde » 

« C’est compliqué, un championnat à six descentes est anxiogène pour tout le monde, les arbitres, les staffs, les dirigeants… De telles saisons sont difficiles et jouer son maintien jusqu’à la dernière minute – parce que c’est ce qui va se passer pour beaucoup d’équipes, comme la saison dernière – ajoute de la pression sur tous les acteurs. Lutter pour la montée donne une pression positive, pas la même que pour des matches pour la survie. Il faut rester très lucide jusqu’à la dernière minute mais c’est difficile pour tout le monde. On est nous-mêmes très mobilisés pour gagner les points menant à des eaux calmes et, surtout, prendre beaucoup de plaisir et en donner. Pour nous, ce serait extraordinaire de valider tout cela avant les derniers matches car on part de très, très, loin… ».

Photo Julien BOUARD  /FFF.

 LES SIX DERNIERS MATCHES 
« Rendre à notre public »

« Cette saison restera quoi qu’il arrive historique parce que le club a failli disparaître. Il faut la rendre la plus belle possible. On a réalisé un très bon travail sur la première partie de saison et en Coupe de France, on a connu beaucoup d’émotions positives, on a joué trois Ligue 1 (FC Lorient en 32es, Stade de Reims en 16es, Stade Rennais FC en 8es), on a rempli plusieurs fois le stade Bonal et on a évolué dans de superbes ambiances. Cela mérite une fin à la meilleure place possible, d’autant que l’on a tellement peu gagné sur la phase retour que l’on est avides de victoires. On a envie d’offrir cela à notre public, beaucoup de nos motivations sont tournées vers ces gens qui se sont mobilisés et nous ont soutenus. On leur est redevable. »