U17

Paul Argney : « Essayer d'aller au bout »

vendredi 2 juin 2023 - 07:45 - Claire GAILLARD
Paul Argney photo officielle Euro U17 2023

Le gardien des Bleuets, qui disputent la finale de l’Euro U17 2023 face à l’Allemagne ce vendredi à Budapest (20 heures, UEFAtv), retrace le parcours du groupe et partage son émotion à l’idée de permettre à la France de conserver son titre.

L’Équipe de France U17, composée de joueurs issus de la génération 2006, est en finale de son Championnat d’Europe en Hongrie. Ce soir à Budapest, elle dispute le titre à l’Allemagne, un trophée détenu par ses aînés qui l’ont conquis il y a quasiment un an jour pour jour en Israël (2-1 face aux Pays-Bas). Les joueurs de Jean-Luc Vannuchi rêvent d'imiter ceux de José Alcocer et de réaliser un doublé pour le football français dans cette catégorie d’âge après le sacre des U17 féminines à l’Euro 2023 vendredi dernier. La marche sera haute contre l’un des favoris de la compétition qui a impressionné depuis le début du tournoi. Meilleure attaque (16 buts), l’Allemagne est aussi la seule équipe à avoir battu les Bleuets cette saison (1-3). C’était au 1er tour et Paul Argney, le gardien tricolore et du Havre AC, n’en garde pas un bon souvenir, comme ses coéquipiers, pour avoir encaissé trois buts en sept minutes. Qui dit finale, dit autre match mais avec une revanche à prendre et une histoire à écrire. Rendez-vous à 20 heures sur les plateformes de l’UEFA (UEFA.tv) pour suivre la rencontre ou sur notre Scores en direct afin de voir l’évolution du match.

39ème
Édition de l’Euro U17
3
Titres pour la France (2004, 2015 et 2022) et l’Allemagne (1984, 1992 et 2009)
8
Finales disputées côté tricolore (1996, 2001, 2002, 2004, 2008, 2015, 2022 et 2023)

« Que représente cette finale de l'Euro ? 
C’est une joie immense. On n’était pas forcément convaincus d’aller aussi loin car on était tombés dans le groupe le plus relevé du tournoi au premier tour avec de grosses nations (Écosse, Allemagne, Portugal) mais on s’est montré solides et on est très heureux d’être là.

Comment avez-vous vécu cette demi-finale face à l’Espagne (3-1) avec l’ouverture du score concédée mais le caractère pour revenir très rapidement afin de renverser la situation ? 
On avait bien analysé l’Espagne. On savait qu’on allait avoir des temps sans le ballon en raison de leur jeu basé sur la possession. On a vu ce scénario en première période où on n’a presque jamais eu la balle même si on s’est procuré un peu plus d’occasions qu’eux. En seconde période, on a mieux géré les choses. Notre coach (Jean-Luc Vannuchi) nous a dit comment corriger les défauts entrevus dans le premier acte. On encaisse le premier but mais dans ma tête, je savais qu’on allait revenir car j’étais persuadé que les gars n’allaient rien lâcher. Ensuite, on connaît le scénario : 1-1, 2-1 puis 3-1.

La fiche de Paul Argney

Le sélectionneur Jean-Luc Vannuchi a senti, dit-il, qu’il y avait eu un déclic après le quart de finale face à l’Angleterre (1-0)
Oui, on a vraiment senti après l’Angleterre qu’on pouvait faire quelque chose. C’est une énorme nation du football qui est difficile à battre. À partir du moment où on est sorti vainqueurs de ce choc avec l’envie qu’on y a mis et les performances individuelles aperçues sur le terrain, on a su qu’on pouvait aller loin dans ce tournoi. On a tout donné face à l’Espagne en demi-finale pour être au rendez-vous de la finale.


Le bonheur après le succès aux dépens de l'Espagne en demi-finales (3-1, photo Ben MCSHANE - SportsfileUEFA via Getty Images). 

Quel regard portez-vous sur votre parcours dans ce Championnat d’Europe ? 
Rien n’a été facile. Dès le premier match contre l’Écosse (3-1), ça a été compliqué car on a mis des choses en place. On se découvrait aussi sur une phase finale de compétition internationale. On est monté crescendo au fur et à mesure du tournoi et des adversaires affrontés. On a utiilisé notre joker en perdant face à l’Allemagne lors du deuxième match (1-3) mais ensuite on a répondu présent contre le Portugal (1-1), l’Angleterre puis l’Espagne. Là, je pense qu’on est vraiment bien pour la finale. Le fait d’avoir été dans une poule si difficile nous a permis d’entrer vite dans le tournoi et d’être pleinement mobilisés sans se poser trop de questions.

L'Allemagne ? Je n’en garde pas un très bon souvenir puisqu’on avait encaissé trois buts en sept minutes ! Ça nous a mis un petit coup derrière la tête mais on a su se remettre d’aplomb (...) Je n’ai pas peur d’eux, les gars non plus (...) On peut vraiment faire quelque chose. 

 

En finale, vous retrouverez l’Allemagne, face à laquelle vous avez donc concédé votre seule défaite. Quel souvenir conservez-vous de cette première opposition ? 
Je n’en garde pas un très bon souvenir puisqu’on avait encaissé trois buts en sept minutes ! Ça nous a mis un petit coup derrière la tête mais on a su se remettre d’aplomb pour les matches suivants. Je n’ai pas peur d’eux, les gars non plus. Ce ne sera pas le même match, une finale est forcément différente. Les compteurs sont remis à zéro. On peut vraiment faire quelque chose. 

L’Allemagne possède la meilleure attaque (16 buts à égalité avec la Pologne, soit trois par match en moyenne) et le plus grand nombre de tirs tentés (85). Vous allez donc être mis à contribution… 
Ils sont super efficaces devant le but mais on a aussi nos atouts à commencer par l’attaque. Il faut qu’on soit un peu plus efficaces et qu’on parvienne à mieux les gérer en défense que lors de notre première confrontation. On connaît davantage leur jeu, notamment celui de Paris Brunner, leur attaquant excentré. On va bien analyser cela, en visionnant les matches qu’ils ont disputés après le nôtre et tout faire pour les contrer.


Au 1er tour, l'Allemand Paris Brunner, auteur d'un doublé, avait fait souffrir les Tricolores (photo Istvan DERENCSENYI/UEFA). 

Comment aborder un tel choc ? 
Mentalement, il faut bien se préparer. Dès le début de la journée, il faut se mettre dans son match, se concentrer, surtout qu’en Équipe de France, on n’est pas forcément sollicité tout le temps mais dès que l’adversaire se procure une occasion il faut être décisif. En club (le Havre AC), j’aurais peut-être davantage d’actions à réaliser, je serais donc davantage dans mon match alors qu’en sélection, l’équipe a davantage le ballon, le jeu se déroule le plus souvent devant moi, je touche moins la balle mais quand je dois faire un arrêt, il faut répondre présent. La concentration sera essentielle.

Il s’agit de la première finale de votre jeune carrière comme beaucoup de coéquipiers. Que ressentez-vous ? 
Un mélange d’émotions. C’est un truc de fou, une joie immense, un bonheur indescriptible. Enormément de jeunes joueurs aimeraient être à notre place. Ma famille, mes amis, mon entourage m’envoient un tas de message pour me dire la chance que j’aie et me répéter de profiter à fond. Il faut finir en beauté la compétition et tout donner pour la remporter.

Avec ce dernier carré atteint, la qualification pour la Coupe du monde U17 à la fin de l’année 2023 est assurée. C’est l’autre bonne nouvelle pour cette génération 2006 ? 
La saison a été incroyable, on a une très belle génération. L’objectif de cet Euro, c’était aussi de décrocher cette place pour disputer le Mondial U17. Tout jeune aimerait jouer une telle compétition. On a atteint ce premier objectif, il ne reste plus que l’Allemagne sur notre route pour essayer d’aller au bout.

17
Matches disputés cette saison par les U17
14
Succès (2 nuls, 1 défaite)
44
Buts marqués soit 2,6 par match (13 encaissés)

Avez-vous en tête les doublés possibles : enchaîner un deuxième sacre d’affilée chez les U17 après celui de 2022 et un titre concomitant avec celui des U17 féminines dans leur Euro ? 
Les féminines ont battu l’Espagne en Estonie il y a une semaine (3-2). Remporter l’Euro comme elles serait vraiment beau. Et puis, je crois que ce n’est quasiment jamais arrivé dans l’histoire du football des sélections jeunes d’enchaîner deux titres dans une catégorie d’âge (*). Cela pourrait marquer notre génération et celle des 2005.

Cette compétition est-elle aussi un moyen pour se faire remarquer ? 
Forcément un peu mais durant le tournoi, on essaie d’occulter ce qu’il se passe à l’extérieur ou va arriver après. On est concentrés sur notre dernier objectif, cette finale vendredi contre l’Allemagne. On est toutefois tous conscients que des recruteurs observent nos prestations et que les matches sont filmés. »

(*) Seuls les U18 ont remporté l'Euro de la catégorie en 1996 puis 1997. 

Euro U17 : résultats/programme

1er tour - Groupe C

- Mercredi 17 mai 2023 :

  • Écosse - France 1-3
  • Portugal - Allemagne 0-4

- Samedi 20 mai 2023 :

  • Portugal - Écosse 2-1
  • France - Allemagne 1-3

- Mardi 23 mai 2023 :

  • France - Portugal 1-1
  • Allemagne - Écosse 3-0

Classement : 1. Allemagne, 9 points (+ 9) ; 2. France, 4 pts (0) ; 3. Portugal, 4 pts (- 3) ; 4. Écosse, 0 pt (- 6).

 

Phase éliminatoire

- Quart de finale (samedi 27 mai 2023) :

  • Angleterre - France 0-1
  • Espagne - République d'Irlande 3-0
  • Allemagne - Suisse 1-1, 3 tab 2
  • Pologne - Serbie 3-2

- Match pour le 5e place (mardi 30 mai 2023) :

  • Angleterre - Suisse 4-2

- Demi-finales (mardi 30 mai 2023) :

  • Pologne - Allemagne 3-5
  • Espagne - France 1-3

- Finale (vendredi 2 juin 2023) :

  • 20 heures : Allemagne - France (à Budapest, Nandor-Hidegkuti Stadium)
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