À l’aube du quart de finale

Les Bleues disputent à l’Australie une place en demi-finale, qui serait la deuxième en Mondial féminin de l'histoire tricolore, samedi 12 août (9h00 au Brisbane Stadium, en direct sur France 2).

 LE CONTEXTE 
Pas dans la poche

Bousculée et battue il y a près d’un mois par l’Australie lors de son dernier match de préparation au Mondial 2023 (1-0) – « un bel avertissement », avait alors commenté le sélectionneur Hervé Renard –, la France retrouve le pays coorganisateur de la compétition dans de toutes autres dispositions. Le long voyage vers l’île-continent et le décalage horaire sont désormais bien digérés, les plans préalablement établis ont été respectés. « Cela fait maintenant cinquante-deux jours que l'on est ensemble, a confirmé Hervé Renard en conférence de presse. La planification qui a été menée fait que l'on est de mieux en mieux, dans de meilleures conditions athlétiques. Moralement, les joueuses sont aussi plus en confiance. »

Invaincues depuis leur entrée dans la compétition, à la différence d’Australiennes surprises par le Nigeria au deuxième match de leur premier tour (2-3), les Bleues ont aisément franchi l’obstacle du Maroc en quart de finale (4-0) après une première place de groupe assurée face au Panama (6-3). L’Australie en est arrivée là en écartant en poule le Canada (4-0), champion olympique en titre, avant de dérouler en quart face au Danemark (2-0).

Australie-France le 14 juillet dernier (photo Simon MORCEL / FFF).

Au rayon effectifs, le pays hôte se présente sans blessée ni suspendue, comme les Tricolores après les incertitudes levées sur la cuisse gauche de la défenseure centrale Maëlle Lakrar, préservée en quarts, et la cheville droite de la milieu Selma Bacha, touchée en fin de rencontre face au Maroc. Les deux équipes sont quasi à égalité au chapitre des joueuses menacées d’un deuxième carton jaune qui les priverait de demi-finale : elles sont trois côté australien (Caitlin Foord, Emily van Egmond et Mackenzie Arnold) contre quatre chez les Françaises (Sandie Toletti, Sakina Karchaoui, Clara Mateo et Kenza Dali). 

Reste que les Australiennes pourront s’adosser à leurs fervents supporters, dans une enceinte de 52 500 places qui sera entièrement jaune et verte. Même si, à leur deuxième match de poules dans ce même stade, les Bleues s’étaient nourries de tribunes entièrement acquises au Brésil (victoire 2-1). « On sait que l’on ne joue pas seulement une équipe, on joue contre une nation, assure Hervé Renard. C'est aussi pour cela que l'on est très motivés. On adore ça, c'est le haut niveau du football, c’est pour ça que l’on fait ce métier. On préfère jouer comme ça qu'un amical devant mille personnes. Que cela soit de nouveau une belle fête avec un goût d’inachevé (pour l’Australie)... »

 L’ENJEU 
La tête au dernier carré

La France dispute son quatrième quart de finale de Mondial d’affilée, un cap qu’elle n’a franchi qu’une fois jusqu’ici, en 2011 en Allemagne. Wendie Renard et Eugénie Le Sommer en étaient et comptent bien récidiver, comme toutes leurs coéquipières et le staff. « Les objectifs sont clairs depuis avril, a rappelé le sélectionneur. On sait ô combien ce match est capital pour réussir le challenge. Comme on les aime, on est heureux d'être ici pour le relever. »

L’ambition est identique pour l’Australie, parvenue à trois reprises en quarts dans son histoire (2007, 2011 et 2015) en huit phases finales disputées mais sans jamais dépasser ce stade de la compétition. L’histoire du Mondial féminin ne plaide pourtant pas en leur faveur : six de ses huit éditions ont vu la nation hôte sortie en quarts de finale, depuis la Chine en 1991 jusqu’à la France en 2019, tombée devant des Américaines qui allaient devenir quadruples championnes du monde (2-1). Des États-Unis qui sont les seuls à avoir franchi cet écueil à domicile en 1999 et en 2003, mais absents cette année après leur élimination aux tirs au but par la Suède en 8es de finale.

Les Bleues à l’entraînement de veille de match (photo Simon MORCEL / FFF).

 L’ADVERSAIRE 
En mission

Triple vainqueur de la Coupe d’Océanie (1995, 1998, 2003) en sept phases finales jouées, une fois titrée en Coupe d’Asie (2010) et quatrième des Jeux Olympiques 2020, l’Australie (10e au classement FIFA) cherche à franchir un nouveau cap en Coupe du monde. Les Matildas s’appuient sur un engagement physique sans faille pour dompter leurs adversaires, sans toujours se soucier de produire du jeu. « C’est une très bonne équipe, qui aime attendre et qui aime aussi les transitions afin que ses attaquantes se retrouvent rapidement dans le dos la défense », a d’ailleurs bien analysé Hervé Renard. 

Elle bénéficie aussi du retour de sa star Sam Kerr, blessée en début de tournoi et revenue sur le terrain pour un quart d’heure face au Danemark (photo ci-dessous, bras levé). Mais dont se préoccupe pourtant peu le sélectionneur tricolore : « Savoir si elle va jouer ou pas n'est pas notre souci, elles ont une association offensive qui fonctionne bien. Avec toutes ces joueuses de grande qualité, elles ont des problèmes de riche. C'est toujours mieux d'avoir de très bonnes attaquantes mais nous aussi nous en avons et je ne les échangerai pas contre les leurs. »

Photo Bildbyran/Icon Sport.

 LA DÉCLA 

L’Histoire, c’est samedi qu’il faut l’écrire. Le plus important, c’est le 12 août parce qu’il faut franchir ce palier pour aller battre la meilleure performance d’une Équipe de France féminine dans une Coupe du monde.

Hervé Renard, sélectionneur de l'Équipe de France féminine

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