Le parcours des Bleus à l’Euro 2012

L'Équipe de France aborde ce Championnat d’Europe avec un groupe renouvelé par rapport à la Coupe du monde 2010 et une invincibilité en cours de 21 matches. Décevante au final, elle sera logiquement éliminée en quarts par le tenant du titre et futur vainqueur.

 11 JUIN 2012 - FRANCE - ANGLETERRE : 1-1 
Des retrouvailles sans piment

C’est un remake de l’Euro 2004 pour les Bleus qui retrouvent l’Angleterre en ouverture. Il est 18 heures, la chaleur est étouffante, la pelouse de la Donbass Arena sèche et de mauvaise qualité. Laurent Blanc aligne un 4-3-3 avec en charnière le duo Rami-Mexès, un milieu composé de Cabaye, Diarra et Malouda pour épauler Nasri, Ribéry et Benzema en attaque. Face à des Anglais regroupés dans un 4-4-2 défensif, l’Équipe de France, trop attentiste, se fait surprendre. Après une première alerte de Milner (15e), Gerrard, sur coup franc, trouve la tête de Lescott qui prend le meilleur sur Alou Diarra et trompe Lloris (0-1, 30e). Cette ouverture du score réveille les Bleus et Diarra n’est pas loin de se racheter (35e). Quelques minutes plus tard, Samir Nasri égalise. Côté gauche, Patrice Evra sert Franck Ribéry dont le centre en retrait trouve le milieu de Manchester City, qui trompe Hart d’une frappe de l’intérieur du droit depuis l’extérieur de la surface (1-1, 39e). Juste avant la mi-temps, Benzema bute sur Hart (45e). Ensuite ? Malgré sa domination (65% de possession, 21 tirs à 5, 11 corners à 4), la France se montre peu tranchante (tirs lointains de Benzema, Malouda, Ribéry ou Cabaye) face à une Angleterre décevante. Comme en 2006, 2008 et 2010, elle débute une phase finale par un nul. Dans quatre jours, la deuxième rencontre sera déjà décisive. En attendant, les Bleus peuvent se rassurer avec leur série d’invincibilité, portée à 22 matches.

(Photo Patrick HERTZOG / AFP). 

 15 JUIN 2012 - UKRAINE – FRANCE : 0-2 
Après le déluge, l’éclaircie

(Photo Sergei SUPINSKY / AFP).

Face au pays organisateur, Laurent Blanc reconduit 9 des 11 titulaires alignés contre l’Angleterre. En défense, Gaël Clichy remplace Patrice Évra et Jérémy Ménez supplée Florent Malouda. Il s’installe sur l’aile droite, repositionnant Samir Nasri dans un rôle plus axial. Après cinq minutes de jeu, un déluge s’abat sur Donetsk, le match est interrompu, les joueurs renvoyés aux vestiaires où ils passeront près de cinquante-cinq minutes. Le retour sur les terrains est une éclaircie. Portée par un Franck Ribéry des grands soirs, plus entreprenante et agressive, l’Équipe de France manque d’abord de réalisme (26e, 29e) ou bute sur Piatov (39e) avant de plier l’affaire en trois minutes en seconde période : d’abord par Ménez, servi par Benzema après une accélération de Ribéry côté gauche (1-0, 53e), puis par Cabaye d’une frappe à ras de terre depuis l’entrée de la surface (2-0, 56e). S’il n’avait pas trouvé le poteau, le milieu de Newcastle aurait pu signer un doublé (65e). Avec ce succès, les Bleus décrochent leur première victoire lors de la phase de groupe d’une compétition depuis le 23 juin 2006 (2-0 face au Togo, 7 matches). Et, surtout, s’ouvrent les portes des quarts de finale.

 19 JUIN 2012 - SUÈDE - FRANCE : 2-0 
Assommés mais qualifiés

Après leur succès face à l’Ukraine, les Français affrontent la Suède de Zlatan Ibrahomovic, déjà éliminée. Pour se hisser en quarts de finale, une défaite par un but d’écart leur suffit. Sorti quatre jours plus tôt, Yohan Cabaye (cuisse) est remplacé dans le 4-2-3-1 par Yann M’vila. Hatem Ben Arfa, lui, prend la place de Jérémy Ménez. Fébriles, les Bleus sont assommés par Ibra. Sur une perte de balle de Franck Ribéry, le seul à avoir inquiété Isaksson en première période (8e), M’vila rate une interception dont profitent les Suédois peu avant l’heure de jeu. Larsson centre pour Ibrahimovic qui, d’une superbe reprise acrobatique du droit, trompe Hugo Lloris (0-1, 54e). Alors qu’il avait été décisif une minute auparavant, le gardien ne peut rien sur ce coup-là, et sans lui, la note aurait été plus salée. Les Tricolores ont essayé d’accélérer sans réussite (Mexès 77e, mouvement Benzema-Malouda-Ménez 82e, Giroud 83e) et ce sont les Suédois qui ont doublé la mise par Larsson (90e+1, photo ci-dessous), quittant l’Euro la tête haute. Deuxième du groupe D, la France est qualifiée grâce au résultat d’Angleterre-Ukraine (1-0) mais sur son parcours se dresse l’Espagne, championne d’Europe et du monde en titre. Une montagne au moment où les Bleus viennent d’interrompre leur série d’invincibilité de 23 matches, la plus longue à l’époque derrière celle réalisée sous Aimé Jacquet (30 entre 1994 et 1996).

(Photo Jonathan NACKSTRAND / AFP). 

 23 JUIN 2012 - ESPAGNE - FRANCE : 2-0 
L’Espagne fonce vers le doublé

(Photo Damien MEYER / AFP).

Contre la Roja, Laurent Blanc est privé de Philippe Mexès, suspendu pour accumulation de cartons et remplacé par Laurent Koscielny. Ce ne sera pas le seul joueur français à débuter dans l’Euro. Conscient de la menace Jordi Alba – Andrès Iniesta, le sélectionneur fait monter Mathieu Debuchy d’un cran dans le couloir droit et titularise Anthony Réveillère. Le plan tient 19 minutes jusqu’à l’ouverture du score espagnole. Servi par Iniesta, Jordi Alba prend de vitesse Debuchy et trouve la tête de Xabi Alonso (1-0). Le score laisse espérer un retour mais les Bleus se montrent trop brouillons et peu dangereux. Au cours de ce match, ils ne tirent que quatre fois au but dont un seul cadré (coup franc de Cabaye, 32e), soit leur total le plus faible ces six dernières années. Dans le temps additionnel, Anthony Réveillère commet une faute sur Pedro, permettant à Xabi Alonso de signer un doublé sur penalty (90e+1). Les Bleus quittent l’Euro avec pour bilan une victoire, un nul et deux défaites, 3 buts marqués, 5 encaissés. Même si l’objectif fixé était ces quarts de finale, l’impression laissée est mitigée d’autant que certains comportements vont faire l’objet d’une sanction ultérieure de la Commission fédérale de discipline. Le 27 juillet 2012, Samir Nasri (insultes envers des journalistes) et Jérémy Ménez (insultes envers un arbitre) seront suspendus respectivement trois et un matches. Hatem Ben Arfa et Yann M’vila écopent, eux, d’un rappel à l’ordre.