LA SAGA DE L'EURO

Yohan Cabaye (Euro 2012) : « Regagner le cœur des Français »

lundi 24 mai 2021 - 10:30 - Claire GAILLARD
Yohan Cabaye conférence de presse Euro 2012

L’ancien milieu international (48 sélections, 4 buts) revient sur l’Euro 2012, sa première compétition avec les Bleus intervenue deux ans après la Coupe du monde en Afrique du Sud.

 LA RECONSTRUCTION ET LA QUALIFICATION 
« C’était particulier, assez pesant mais… »

« L’Euro 2012 intervient juste après la Coupe du monde 2010 et les évènements que l’on connaît. Il y a eu une sorte de reconstruction, il fallait regagner le cœur des Français et on savait que cela passerait uniquement par les résultats obtenus sur le terrain, la manière dont on allait y parvenir et les ingrédients qu’on allait y mettre. C’était particulier, assez pesant mais il y a eu un gros travail de l’ensemble du staff pour obtenir ces très bons résultats, on est resté 21 matches sans perdre. On a battu l’Angleterre chez elle (2-1, le 17 novembre 2010), le Brésil à domicile (1-0, le 9 février 2011)… On décroche la qualification pour l’Euro lors du dernier match face à la Bosnie-Herzégovine à la maison. Ce n’était pas un match facile, il y avait la pression de la qualification, la Bosnie n’était pas très loin et pouvait espérer passer directement en cas de succès. C’était un gros match, il y avait de l’ambiance au stade de France, avec aussi beaucoup de supporters bosniens. On n’a pas réalisé notre meilleur match car l’enjeu avait certainement pris le pas. On était un peu stressés et finalement, on arrive à décrocher un match nul (1-1, le 11 octobre 2011), ce qui nous permet de finir premiers du groupe et de nous qualifier. »


Après le dernier match de préparation contre l'Estonie (4-0), le message des Bleus aux supporters (photo Franck FIFE / AFP). 

 LE GROUPE POUR L’EURO 
« Je me sentais très bien »

« C’est mon premier grand tournoi international. Il y a toujours une attente et une excitation particulière par rapport à la liste. Tant qu’on ne voit pas son nom à la télé, on se pose toujours des questions. Quand je l’ai vu, j’étais très heureux, très fier de pouvoir participer à cette compétition et de représenter mon pays. On avait un très bon groupe qui, pour moi, était soudé. On a entendu dire qu’il y avait eu des histoires mais très sincèrement, tout s’est très bien passé. J’ai vécu un bon tournoi. Je me sentais très bien dans le groupe. »

 LES DÉBUTS CONTRE L’ANGLETERRE 
« Beaucoup de joueurs découvraient » 

« On a commencé par un gros match face à l’Angleterre pour notre entrée dans le tournoi. Malgré le match nul (1-1), on a réalisé une bonne prestation et on s’est procuré des occasions pour marquer un second but. C’était une bonne entrée en matière. Beaucoup de joueurs découvraient ce qu’était une grande compétition. » 

 L’URKAINE, LE DÉLUGE PUIS L’ÉCLAIRCIE 
« Dès l’hymne, il y avait de l’orage et des éclairs »

« C’est très rare dans une carrière et c’était vraiment particulier. Dès l’hymne national, il y avait de l’orage et des éclairs ! Ce match était ultra important. On a réussi à l’emporter (2-0) pour se mettre en bonne position en vue de la qualification pour les quarts de finale. Malgré les péripéties, liées à l’interruption de la rencontre, on est restés concentrés et on a fait un résultat. Au cours de ce match, je marque mon premier but en équipe de France. J’étais très heureux. Je ne sais pas d’ailleurs ce que je fais à cet endroit-là sur le terrain à ce moment du match. Karim (Benzema) me met un super ballon et j’arrive à finir du pied gauche. Une sensation extraordinaire, je m’en souviens comme si c’était hier. »


Servi par Karim Benzema, Yohan Cabaye double la mise pour les Bleus face à l'Ukraine (photo Filippo MONTEFORTE / AFP). 

 LES QUARTS DE FINALE 
« L’Espagne était injouable »

« On perd face à la Suède lors du dernier match de groupe (0-2), ce qui dresse sur notre route l’Espagne en quarts de finale. À cette époque, elle était injouable et c’est fort logiquement qu’on s’est inclinés. On a essayé de résister avec les qualités qu’on avait dans notre équipe mais l’Espagne était au-dessus. Le coach (Laurent Blanc) avait tenté un choix tactique en alignant Anthony Réveillère et Mathieu Debuchy pour bloquer leur côté gauche, car Jordi Alba montait souvent. J’avais déjà affronté Xabi Alonso en club, je savais à quel point il pouvait être dangereux. C’est lui qui marque les deux buts et nous élimine. Mais au-delà de sortir une individualité, c’est leur force collective qui était impressionnante et ça s’est vu en finale (4-0 contre l’Italie). »  


Yohan Cabaye devant David Silva face à l'Espagne en quarts de finale (photo Pierre-Philippe MARCOU / AFP)

 LE BILAN 
« Le travail réalisé a posé les fondations » 

« Il y a eu un très gros travail effectué par Laurent Blanc et son staff. Ensuite, Didier Deschamps a pris la relève et a continué le travail pour arriver à faire une bonne Coupe du monde 2014 (quarts de finale) et enchaîner sur une finale de l’Euro 2016 puis terminer vainqueur du Mondial 2018. Le travail réalisé à partir de 2012 a posé les fondations. »

Voir la fiche de Yohan Cabaye

L’Euro 2012 en chiffres

0
Finalistes de la Coupe du monde 2010, les Pays-Bas, tombés dans le groupe de la mort, n’ont pas remporté le moindre match durant la phase de groupes. 3 défaites, cela ne leur était jamais arrivé en phase finale d’un Euro.
1
L’Espagne n’a encaissé qu’un but durant l’Euro 2012. Il s’agit d’un record pour un champion d’Europe depuis 1980 et l’instauration de la phase de groupes.
2
La Roja est le seul pays à avoir remporté deux Euros d’affilée et à avoir conservé son titre (2008, 2012).
2 bis
L’Espagnol Fernando Torres est le seul joueur à avoir marqué dans deux finales : en 2008 et en 2012, à chaque fois sur une passe de Xavi.
3
Le nombre de finales remportées par l’Espagne (1964, 2008, 2012), comme l’Allemagne (1972, 1980, 1996).
3 bis
Le nombre de buts marqués par les meilleurs buteurs dans cet Euro : Fernando Torres (Espagne), Mario Gomez (Allemagne), Mario Mandzukic (Croatie), Mario Balotelli (Italie), Cristiano Ronaldo (Portugal) et Alan Dzagoev (Russie).
4
En finale, les Espagnols ont battu l’Italie par quatre buts d’écarts (4-0). Il s’agit de l’écart le plus large en finale d’un championnat d’Europe ou d’une Coupe du monde.
4 bis
4 joueurs français n’ont pas disputé une seule minute durant l’Euro : Steve Mandanda, Cédric Carrasso, Blaise Matuidi et Mathieu Valbuena.
10
Le nombre de joueurs français ayant pris part à la Coupe du monde 2010 appelés pour disputer l’Euro 2012 : Hugo Lloris, Steve Mandanda, Cédric Carrasso, Patrice Evra, Gaël Clichy, Anthony Réveillère, Alou Diarra, Florent Malouda, Franck Ribéry et Mathieu Valbuena.
1/9
Le succès face à l’Ukraine (2-0, le 15 juin 2012) est le premier de l’Équipe de France en phase finale d’un tournoi majeur depuis le 5 juillet 2006, lors de la demi-finale remportée contre le Portugal (1-0). Entre-temps, les Bleus ont concédé 4 nuls et 4 défaites.
23
La défaite des Bleus contre la Suède (0-2, le 19 juin) a mis fin à leur série d’invincibilité, portée à 23 matches. Il s’agit, à l’époque, de la deuxième meilleure série de l’histoire tricolore après les 30 rencontres sous Aimé Jacquet entre 1994 et 1996.

 Voir également le témoignage de Philippe Méxès : 

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