LA SAGA DE L’EURO

Euro 2016, coiffés au poteau

mercredi 9 juin 2021 - 23:15 - Richard LOYANT
Finale Euro 2016

Un poteau repoussant une frappe d’André-Pierre Gignac dans le temps additionnel de la finale disputée au Stade de France a privé les Bleus d’un troisième titre européen, au profit du premier du Portugal.

Après la première édition en 1960 et la septième en 1984, la France accueille pour la troisième fois le gratin du football continental en organisant le quinzième championnat d’Europe de l’UEFA, du 10 juin au 10 juillet 2016. Cinquante-trois pays ont disputé les qualifications pour atteindre une phase finale à vingt-quatre équipes, une première dans l’histoire de la compétition.

Ces éliminatoires ont réservé des surprises, laissant sur le carreau trois précédents champions d'Europe : les Pays-Bas (vainqueurs en 1988), le Danemark (1992) et la Grèce (2004). À l’inverse, l’Albanie, l’Irlande du Nord, l’Islande, le pays de Galles et la Slovaquie se qualifient pour la première fois pour la phase finale de l’épreuve. Ils y retrouvent l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, l’Espagne et le Portugal, têtes de série avec l’Équipe de France. L’Italie, la République tchèque et la Russie, entre autres, sont aussi de la partie.

L’AVANT EURO

Les Bleus célèbrent leur succès contre l’Écosse (3-0) lors de leur dernier match de préparation avant l’Euro (Franck Fife/AFP).

Qualifiée d’office en tant que pays organisateur, la France participe pourtant aux éliminatoires, autre première, mais sans que ses résultats soient pris en compte. Placés dans le groupe I, les Bleus auraient terminé en tête devant le Portugal, l’Albanie, le Danemark, la Serbie et l’Arménie, grâce à leurs sept victoires en dix matches (pour deux nuls et une défaite, dix-huit buts marqués et six encaissés).

Ils ont ensuite remporté leurs quatre rencontres de préparation, face au Pays-Bas (2-3), à la Russie (4-2), au Cameroun (3-2) et à l’Écosse (3-0). Quarts de finalistes du Mondial au Brésil deux ans auparavant, ils figurent logiquement parmi les favoris au moment de démarrer la compétition.

SANS FAUTE DANS LA DOULEUR AU PREMIER TOUR

Dimitri Payet enseveli par ses coéquipiers après avoir inscrit le but victorieux en toute fin de leur match d’ouverture face à la Roumanie (Miguel Medina/AFP).

Le match d’ouverture le 10 juin au Stade de France de Saint-Denis face à la Roumanie n’a pas été qu’une simple formalité pour les Bleus, qui ont mis près d’une heure pour trouver la faille. Leur capitaine Hugo Lloris les a d’abord sauvés d’un arrêt réflexe sur sa ligne (4e), avant qu’Antoine Griezmann de la tête trouve le poteau (13e). 

Le milieu alors à l’Atlético Madrid, Olivier Giroud et Paul Pogba ont eu le premier but au bout des pieds sur des services de Dimitri Payet. Jusqu’à la délivrance offerte par la tête de Giroud, devançant le gardien adverse à la réception d’un centre enroulé de Payet (57e). Les Tricolores ne conservent pourtant cet avantage que huit minutes, le temps pour Bogdan Stancu d’égaliser sur un penalty provoqué par Patrice Évra (65e). Une lumineuse frappe du gauche en lucarne décochée depuis l’entrée de la surface par Payet donne finalement la victoire aux Bleus (89e).

La fiche de France-Roumanie (2-1)

Le deuxième match contre l’Albanie, le 15 juin au stade Vélodrome de Marseille, est tout aussi irrespirable. D’abord sauvé par un montant (51e), les Bleus touchent à leur tour le poteau par Olivier Giroud (68e). Leurs multiples tentatives sont récompensées en toute fin de rencontre par un but d’Antoine Griezmann, d’une tête décroisée placée au ras du poteau à la réception d’un centre d’Adil Rami (90e). Une frappe enroulée du droit de Dimitri Payet achève tout suspense (90e + 5).  

La fiche de France-Albanie (2-0)

Assurés de leur qualification pour les huitièmes de finale, les hommes du sélectionneur Didier Deschamps disputent leur troisième rencontre du groupe A le 19 juin au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. Le match nul sans but qui s’ensuit qualifie les deux équipes pour les huitièmes de finale, la France terminant en tête de la poule avec sept points (deux victoires, un nul, quatre buts inscrits, un seul encaissé).

La fiche de Suisse-France (0-0)

8e DE FINALE, SUR DEUX COUPS DE GRIZOU

Dimitri Payet et Antoine Griezmann, deux des joueurs décisifs de ce début d’Euro, après le doublé du second qualifiant les Bleus pour les quarts (Franck Fife/AFP).

Coup de froid au Parc de l’Olympique Lyonnais de Décines-Charpieu le 26 juin lorsque, le coup d’envoi à peine donné, les Tricolores sont menés sur un penalty transformé par Robbie Brady, consécutif à une faute sur lui dans la surface de Paul Pogba (2e). L’Irlande n’est pas venue en faire-valoir disputer ce huitième de finale et va résister près d’une heure aux assauts des Bleus. Une tête depuis le point de penalty d’Antoine Griezmann, reprenant un centre de Bacary Sagna (58e), et une frappe du même trois minutes plus tard, du droit plein axe des treize mètres sur une remise de la tête d’Olivier Giroud (61e), envoient pourtant les Bleus en quart de finale. 

La fiche de France-Irlande (2-1)

QUART DE FINALE, UNE CHALEUREUSE ISLANDE REFROIDIE

Le clapping initié lors de cet Euro par les Islandais a été repris par les Bleus, en hommage à leurs supporters et à des adversaires valeureux (Franck Fife/AFP).

Sensations de cet Euro pour sa première participation à une phase finale d’une grande compétition, l’Islande et les clappings de ses joueurs et supporters enthousiastes, ayant copieusement garni le Stade de France le 3 juillet, ont de quoi inciter l’Équipe de France à la prudence. Elle ne prend pas cet invité-surprise à la légère et marque rapidement son territoire en ouvrant le score d’une frappe croisée et excentrée du gauche d’Olivier Giroud, exploitant une longue ouverture de Blaise Matuidi (12e). 

Un corner rentrant tiré de la gauche par Antoine Griezmann et repris de la tête aux six mètres par Paul Pogba (20e) confirme son avantage. Une frappe croisée du gauche au ras du poteau de Dimitri Payet, décalé par Griezmann (43e), et un subtil lob de Griezmann sur le gardien islandais Hannes Halldorsson, venu à sa rencontre dans la surface sur un lancement de Payet (45e), lui donne un avantage substantiel à la pause.

Elle tremble à peine lorsque Kolbeinn Sigthorsson réduit le score d’un tacle rageur aux six mètres sur un service au premier poteau de Gylfi Sigurdsson (56e). Giroud leur redonne de l’air de la tête à la réception d’un long coup franc de Payet (59e), le dernier but de Birkir Bjarnason (84e) donnant seulement un niveau supplémentaire d’ambiance à un stade déjà en fusion, les supporters des deux équipes chaleureusement mêlés.

La fiche de France-Islande (5-2)

DEMI-FINALE, CONTRE L’ALLEMAGNE, ENFIN…

Un doublé d’Antoine Griezmann contre l’Allemagne propulse les Bleus en finale (Franck Fife/AFP).

Bourreau des Bleus deux ans auparavant en les éliminant en quart de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil (0-1), l’Allemagne va pour une fois plier face aux Bleus en phase finale d’une grande compétition. Le 7 juillet dans un stade Vélodrome de Marseille aussi bouillant que lors de la demi-finale de l’Euro victorieuse contre le Portugal en 1984 (3-2 ap), un doublé d’Antoine Griezmann assomme les champions du monde en titre. 

Il inscrit le premier sur penalty juste avant la mi-temps (45e + 2), avant d’enfoncer le clou en seconde période en reprenant du gauche aux abords du point de penalty une balle mal négociée par le gardien allemand Manuel Neuer, sous la pression d’Olivier Giroud (72e). Les Tricolores vont disputer la troisième finale d’un Euro de leur histoire.

La fiche d’Allemagne-France (0-2)

FINALE, GIGNAC MALCHANCEUX, EDER ET PORTUGAL HEUREUX

L’instant où tout aurait pu basculer dans le temps additionnel en faveur des Bleus, mais la tentative d’André-Pierre Gignac va trouver le poteau (Franck Fife/AFP).

La finale le 10 juillet au Stade de France, la troisième d’un Euro pour les Bleus après celles victorieuses de 1984 et 2000, met aux prises deux des plusieurs favoris annoncés et va se jouer sur quelques coups de dés. Le premier intervient avec la sortie précoce sur blessure du capitaine portugais Cristiano Ronaldo (25e).

Dominateurs la majeure partie de la rencontre sans parvenir à concrétiser, les Tricolores ont la plus belle opportunité de remporter une troisième couronne européenne lorsque, dans le temps additionnel, André-Pierre Gignac, qui a suppléé Olivier Giroud, crochète le défenseur central lusitanien Pepe mais voit son intérieur du droit échouer sur le poteau d’un gardien Rui Patricio pourtant battu.

Les Portugais vont décrocher leur premier titre international sur une frappe à ras de terre des vingt-cinq mètres d’Eder, décalé par Joao Moutinho. Antoine Griezmann termine Soulier d’or de l’Euro (six buts inscrits), du jamais vu en une seule phase finale depuis les neuf de Michel Platini en 1984 (record de tous les Euros), devant notamment Olivier Giroud et Dimitri Payet (trois chacun). Il est également désigné par l’UEFA comme le meilleur joueur de la compétition, figurant aussi dans l’équipe-type élue par l’instance aux côtés de Giroud et Payet.

La fiche de Portugal-France (1-0 ap)

2016, C’EST AUSSI…

1er janvier : entrée en vigueur du redécoupage des régions, réduites à 13 au lieu de 22 en France métropolitaine, schéma sur lequel se calquera la FFF pour ses ligues régionales.
10 janvier : décès du chanteur britannique David Bowie, avant ceux cette année-là des autres figures de la musique Prince, Billy Paul, Papa Wemba, Leonard Cohen, George Michael, des écrivains français Michel Tournier et Michel Déon, américains Jim Harrison, Elie Wiesel et italiens Umberto Eco et Dario Fo, des réalisateurs italien Ettore Scola, polonais Andrzej Zulawski et Andrezj Wajda, français Jacques Rivette, américain Michael Cimino, iranien Abbas Kiarostami, des acteurs et actrices italien Bud Spencer, américain(e)s Gene Wilder, Zsa Zsa Gabor, Carrie Fisher, Debbie Reynolds et française Michèle Morgan, des dessinateurs Siné et Marcel Gottlib, des politiciens français Michel Rocard et cubain Fidel Castro, du boxeur américain Mohamed Ali, du footballeur néerlandais Johan Cruyff…

David Bowie (Franck Fife/AFP).
26 février : l’Italo-Suisse Gianni Infantino est élu président de la FIFA.
28 mai : le Real Madrid CF entraîné par Zinédine Zidane et avec dans ses rangs Karim Benzema remporte la Ligue des Champions de l’UEFA aux dépens de l’Atlético Madrid d’Antoine Griezmann et Lucas Hernandez (1-1, 5 tab 3).


Zinédine Zidane (Filippo Monteforte/AFP).
14 juillet : un terroriste au volant d'un camion fonce sur la foule rassemblée pour le feu d'artifice sur la promenade des Anglais à Nice, causant 86 morts et plus de 400 blessés avant d’être tué par la police.
21 août : la France termine 7e nation des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro avec 42 médailles, dont 10 d’or notamment d’Estelle Mossely et Tony Yoka (boxe), Émilie Andéol et Teddy Riner (judo)...


Teddy Riner (Damien Meyer/AFP).
30 août : cinq mois après le lancement de son mouvement politique En marche, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron démissionne du gouvernement. Il annoncera sa candidature à l'élection présidentielle le 16 novembre suivant.
5 octobre : le prix Nobel de chimie est attribué au Français Jean-Pierre Sauvage, au Britannique James Fraser Stoddart et au Néerlandais Bernard Lucas Feringa, pour leurs travaux sur la conception et la synthèse de machines moléculaires.


Jean-Pierre Sauvage (Soren Andersson/AFP).
6 décembre : Bernard Cazeneuve est nommé Premier ministre par le président de la République François Hollande, après la démission de Manuel Valls candidat à la future présidentielle.

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